Pour célébrer le 25e anniversaire de la célèbre franchise Final Destination, les fans pourront délirer devant Bloodlines, un épisode aussi amusant que haletant, facilement le plus divertissant du lot.
L'idée derrière Final Destination a toujours été fascinante: suite à une prémonition, des jeunes gens arrivent à tromper la mort. Mais la Grande Faucheuse ne l'entend pas ainsi et elle finit par avoir le dernier mot, décimant les individus dans l'ordre qu'ils devaient mourir. Le problème, c'est que ce concept dantesque n'a jamais été exploité correctement dans aucun des cinq films précédents. Il fallait Bloodlines pour revenir aux sources et déchiffrer de nouveaux territoires.
Le long métrage y arrive en mélangeant le riche potentiel en jachère et des idées simples, mais porteuses qui méritaient simplement d'être explorées. Car sur papier, la prémisse ne révolutionne absolument rien. Notre héroïne Stefani (Kaitlyn Santa Juana) est bombardée de cauchemars récurrents sur sa grand-mère. Dans sa jeunesse, cette dernière a empêché une tragédie et la Mort vient hanter sa famille.
Cela ne prend que quelques secondes au film avant qu'un jump scare ne survienne. L'idéal pour rappeler que la tension guidera le récit et qu'elle s'exprimera du début jusqu'à la fin. La mort peut surgir à chaque instant, faisant battre le coeur plus rapidement, rendant paranoïaque comme notre protagoniste et son aïeule.
Le plaisir de la série se retrouve comme toujours dans les décès brutaux et inattendus. Un humour bien noir qui naît de la destruction la plus gore et la plus brutale. Les admirateurs seront comblés par une multitude de séquences chocs qui font à la fois hurler de rire et détourner le regard. Mention spéciale à l'introduction, d'un grand pouvoir d'évocation, qui heurte de façon viscérale les sens.
La mise en scène diablement efficace participe à cet effet d'inconfort. Créateurs de navets d'une médiocrité sans nom (Tasmanian Devils, Leprechuan: Origins, Dead Rising: Watchtover), les cinéastes Zach Lipovsky et Adam Stein se sont ressaisis avec le bien nommé Freaks en 2018 et ils offrent ici leur effort le plus satisfaisant en carrière et le plus méticuleusement assemblé, naviguant entre sérieux et série B assumée.
Le fait de bénéficier d'un scénario digne de ce nom aide évidemment. Sans être particulièrement profonde, l'histoire tâte des sujets sensibles et importants comme la peur de la mort et le désir de profiter pleinement de la vie. Il est surtout question des liens du sang et de ces traumas qui peuvent se transmettre de génération et génération. Puis il y a cette particularité d'être parent et de toujours craindre pour la sécurité de ses enfants.
Dans ce contexte bien balisé, entre archétypes et stéréotypes, les interprètes s'en sortent honorablement. Plusieurs acteurs jouent gros, d'autres s'effacent complètement à l'écran, mais la plupart tirent le maximum de leur partition. C'est le cas de Kaitlyn Santa Juana (une actrice canadienne que l'on a pu voir dans la série The Flash) qui porte sans difficulté le film sur ses épaules. C'est également l'occasion de revoir pour la dernière fois Tony Todd (le mythique Candyman), fil conducteur de la série, qui a rendu l'âme l'année dernière.
Final Destination: Bloodlines est l'une des plus belles surprises de l'année. Personne n'aurait parié sur la réussite de ce sixième épisode d'une franchise culte, mais moribonde. Non seulement il comble la plupart des attentes avec ses séances de carnage, mais il deviendra une référence à coup sûr et engendrera une tonne de suites. Comme quoi le film d'horreur moderne n'a pas besoin d'être sophistiqué pour séduire. Il doit seulement être fait avec talent par des amoureux du genre, comme c'est le cas ici.