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deux pour un
Le commentaire de Karl Filion est très pertinent, ce sont vraiment deux histoires en une, la partie portant sur les dommages portés à la famille du disparu aurait dû être plus approfondie...J’aurais aimé connaître mieux les sentiments de chacun.
miam...
Très bon film dans lequel les dialogues sont rares mais puissants. On se questionne durant le film mais surtout à la fin. Une fois le visionnement terminé on ne peut s'empêcher d'y repenser encore et encore en s'imaginant les suites que l'histoire pourrait prendre. Signe d'un grand film ou d'un scénario inachevé ?
Par contre si vous cherchez des fusillades, de l'action et des explosions... vous allez être très très très déçus. N'hésitez pas à écouter des extraits ou bande-annonce pour être sur de faire le choix qui correspond à votre gout du moment.
Président Graff
Vu en avant-première . Une histoire largement inspirée par l'enlèvement du baron Empain en 1979 . Une histoire qui a fasciné la France durant des mois .
Le Président Graff , homme très très riche , mais ayant une vie secrète peu reluisante est enlevé et les ravisseurs demandent 50 millions d'euros pour sa libération . Sauf que la business se porte bien et qu'un successeur est même nommé alors que le pauvre otage tombe peu à peu dans l'oubli des médias .
Une fin abrupte sur un mot qui laisse au spectateur le choix de se demander à qui le crime profite .
Un film réservé pour les inconditionnels du cinéma français .
critique Rapt
Ah Lucas Belvaux, quel grand réalisateur, ces réalisations sont a chaque fois d’une telle réalité et magnifique que l’on ne peut être que touché. Il adapte ici un enlèvement dont l’histoire le fascine: celui du baron Empain, homme d’affaire richissime et très puissant qui a connu un rapt en 1978. Loin de cette simple reconstitution, le réalisateur fait de cet enlèvement une fable sur le pouvoir, la nature humaine et sur l’argent. Quatre ans après son précédent film (la raison du plus faible), Lucas Belvaux adapte donc ici de manière assez libre l’histoire du baron Empain, récit contemporain sans pour autant renier la problématique originelle à savoir celle des responsabilités des actes de chacun par rapport aux autres ou à soi-même. On reste dans la même ignée réaliste que La raison du plus faible, bien que le cinéaste s’intéresse ici au monde des grosses fortunes et du pouvoir qu’elles possèdent. Le film pourtant ne se confronte pas tant avec les actes de l’homme du pouvoir que celles des ravisseurs. Yvan Attal interprète ici un de ses meilleurs rôles et ce grâce à Lucas Belvaux qui confirme avec ce film son savoir faire magistral qui après Cavale réussit un thriller magnifique, le comédien s’y livre corps et âme (il a perdu 20 kilos pendant 2 mois, pour l’occasion) et signe un somptueuse performance d’acteur qui méritait hautement une nomination au césar du meilleur acteur.
Il est vrai que l’on peut faire remarquer que Lucas Belvaux s’approprie le sujet de l’enlèvement et ce de manière étonnante, car les thèmes présents dans leurs autres films du réalisateur ressurgissent comme le travail (un des thèmes phare de Belvaux) contexte assez particulier surtout durant la crise économique (le film est sortie durant cette période) où des employés ont séquestrés leur partons. On est mis directement dans le vif su sujet où un président chez lequel le pouvoir semblait synonyme d’une certaine forme d’ubiquité est réduit en l’espace de quelques minutes à l’inaction. Les plans suivants où on le voit changer de pièces en pièces à toutes vitesses, la camera saisit le personnage dans ces décors successifs sans jamais le suivre ou faire le lien entre les différents décors, donnant une sensation d’omniprésence du personnage; on a la sensation que la sensation de pouvoir semble chez lui absolument corrélée à la mobilité, on voit donc un homme qui sent sa sensation de pouvoir, le priver de sa liberté de mouvement fait que l’on voit un homme privés de paroles, de sa liberté d’action qui va devenir au fil de sa captivité de plus en plus un animal. Le problème vient donc du fait que le scénario centre trop sur le personnage principal, faire le portrait d’un homme en son absence était pourtant une idée très plaisante, mais comme Yvan Attal est tellement impressionnant que les scènes où il n’apparait pas semblent vides de sens et plates. Son silence, sa présence et autres sont tellement intenses que les autres acteurs (pourtant tout aussi excellents) semblent parler faussement.
Lucas Belvaux n’insiste pas d’avantage sur les conditions de séquestration mais plutôt sur les ressorts que peuvent apporte les négociations où les meilleures solutions sont à trouver. Nous laissant comparer cela à une partie de poker où la mise serait la vie d’un homme, les coups de bluff sont malheureusement fréquents, le réalisateur montre aussi que tout le monde n’est pas forcément d’accord, chacun voulant faire selon son envie. Le film est donc froid par le sujet qu’il traite mais tellement fort, aussi bien par ce qui s’en dégage que par l‘interprétation de Yvan Attal, sa vie, alors que c’est un homme fier, bourgeois, séduisant… et dont sa détention va le conduire au bout de ses instincts de survie. La mise du réalisateur est encore une fois de plus magnifique et précise, pour ne pas dire couper à la machine des studios, permettant ainsi au spectateur de se faire sa propre opinion sur le personnage. Rapt dresse donc un portrait froid et réaliste d’un homme blessé et meurtri, dont cette douloureuse expérience ne peut que marquer un homme et ne pourra effacer les stigmates. Yvan Attal enferme le reste du monde avec lui, qu’il soit prisonnier ou libre. Son silence qu’il dégage peut résonner comme de la dignité de la résignation, voir de la folie, étant ainsi la seule trace d’humanité dans le film et un écho inattendu.
Impossible en tout cas pour nous de ne pas voir dans le dernier film de Lucas Belvaux le complément de son précédent film, entre miroir déformant et face d’une autre pièce. Pour revenir à cette mise en scène succincte (plans sommaires, voix graves, rituels quotidiens…), cela permet de donner au film le rythme d’une marche funèbre dont le spectateur emboite le pas. Sans remiser l’efficacité dramatique du polar (notamment la séquence haletante de filature en hélio), le réalisateur arrive donc à dériver le film en une satire sociale, il ne juge jamais son personnage principal (Graff), on connait ses défauts mais on sait aussi ce qu’il a vécu, on retombe donc dans un thriller sous tension, impact foudroyant du qu’en dira t’on. Ce qui nous renvoie à notre triste actualité actuelle où un homme politique est obligé de venir à la télé s’expliquer sur sa vie personnelle.
Long mais bon.
Ta critique apparait d'une telle longueur à l'écran qu'elle suscite en nous la curiosité de la lire. Elle est vraiment bien mais un peu complexe pour moi... mais vraiment bien quand même :-)
Merci.
Enfin une critique digne de ce nom...
Merci pour cette critique exhaustive mais surtout pour les informations sur les films précédents du réalisateur et la nomination aux Césars pour Attal. M. Filion pourrait s'en inspirer et étayer sa recherche pour ses prochaines critiques...