Feel-good insulaire.
Pour qui n’est pas britannique ou connaisseur des programmes dans lesquels ils s’illustrent, pas grand monde ne connaît Tim Key et Tom Basden, les deux acteurs qui ont écrit le film et qui en interprètent les rôles principaux. Peut-être un peu plus le réalisateur James Griffiths qui est le créateur de la série à succès Apple « Bad Sisters », et encore. C’est donc tout à fait neutre et avec un peu de curiosité que l’on découvre « The Ballad of Wallis Island », précédé d’une réputation assez flatteuse acquise au festival de Sundance. Pourtant, rien d’extraordinaire au sein de ce feel-good movie un peu trop forcé et qui manque de naturel. En effet, tout du long, on sent que les auteurs ont voulu orchestrer le petit film charmant qui fait du bien et destiné à plaire à tout le monde. Sauf que cela se voit et que c’est loin de fonctionner vraiment.
L’histoire en vaut une autre. Ces retrouvailles musicales non désirées entre les membres d’un ancien duo de folk music britannique manigancées par un fan, veuf et double gagnant de la loterie vivant sur son île quasiment déserte, développent leur petit charme au premier abord et une certaine particularité. Malheureusement, les deux acteurs ne sont pas particulièrement charismatiques ou bons et les personnages qu’ils ont écrits sont un tantinet agaçants chacun dans leur genre, notamment celui de Charles qui en fait des tonnes en gentil bonhomme maladroit et naïf. Le final de « The Ballad of Wallis Island » aura le mérite de déjouer nos attentes sur un point mais il demeure néanmoins très adossé à une certaine morale finale bienpensante pas véritablement crédible.
Heureusement, Carey Mulligan fait ici office de petit rayon de soleil et son naturel prend le dessus par intermittences sur ces camarades de jeu. Si l’on n’est pas spécialement fan de folk music, on ne sera pas non plus forcément conquis par la musique qui prend ici une place prépondérante. Il y a tout de même bien quelques jolis moments et le feel-good movie recherché entre pointes d’humour (assez rares), émotion (timide) et sentimental (cliché) réussit à quelques occasions à nous cueillir mais ce n’est pas si souvent qu’on l’aurait espéré. Au final, le plus gros atout de « The Ballad of Wallis Island » réside certainement dans son contexte insulaire peu commun. Cette île britannique déserte fouettée par les vents aux large des côtes apporte un cachet certain au long-métrage et de très belles images ou des séquences iconoclastes comme celles se déroulant dans cette minuscule épicerie faisant office de réserve de provisions de l’île. Cependant, c’est peu pour totalement rehausser un film quelque peu décevant mais qui se regarde sans déplaisir.
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