Bilan inutile
Enfin , le film tant attendu . Vu au Scotia en IMAX (voa) . J'avoue que je m'attendais à mieux . 2h45 avec beaucoup de parlage et peu de scènes d'action . Les séquences du sous marin coulé et des biplans valent la peine mais je suis sorti avec le sentiment de la suite inutile mais payante .
Mission finie (et ratée).
Mais quelle désagréable douche froide! La déception voire la tristesse ressentie à la vue de ce qui se positionne comme le dernier opus de l’une des sagas d’action et d’espionnage les plus illustres, prestigieuses et réussies du septième art (aux côtés des James Bond, Jason Bourne ou John Wick) est à la hauteur de l’attente suscitée. Soyons clairs : ce huitième épisode est mauvais et accumule les choix douteux ou dénués de sens et les tentatives ratées. En voulant dresser des ponts entre tous les épisodes de la saga (ou presque), raccrocher les wagons avec l’épisode précédent dont il est censé être la suite directe et clore trente années de succès et de cascades inoubliables, cet opus a les yeux plus gros que le ventre et il boit clairement la tasse comme il noie le spectateur.
Ce n’est ni un blockbuster estival réussi ou recommandable. Pas plus qu’une suite à la hauteur du magistral, impressionnant et malicieux précédent opus. Et clairement l’épisode le moins réussi avec le second (qui a mal vieilli mais qui était bon à l’époque) et le plus anecdotique troisième de J.J. Abrams. Comment en est-on arrivé là? L’insuccès du précédent qui a fait réécrire pas mal de choses? La grève des scénaristes qui a bloqué Hollywood en plus des restes de la crise Covid? L’envie d’en faire trop? L’ego de sa star? Nul ne sait mais on passe près de trois interminables heures à se demander comment le résultat a pu devenir aussi bancal et déplaisant.
En premier lieu (et c’est impensable) : il ne se passe quasiment rien durant plus de la moitié du film. Le montage fatigant et raté nous offre des flashbacks incessants sur les précédentes missions d’Ethan Hunt qui seraient toutes la raison des événements de celui-ci tout en nous rabâchant les enjeux lancés dans l’épisode précédent. Les trop nombreux personnages passent leur temps à raconter ce qu’ils doivent et vont se complaire dans des incessants et interminables tunnels de dialogues pseudo-technologiques. Des échanges auxquels on ne finit par ne plus rien comprendre, dont on se désintéresse et qui semblent noyer le poisson pour masquer les errements d’une intrigue alambiquée et finalement banale et inintéressante.
En plus de cela, tout le film est plongé dans une sorte de grandiloquence et de premier degré qui finit par devenir risible. Les phrases entre les protagonistes sont sentencieuses et tout est tellement solennel que cela provoque l’effet inverse. Même la mort d’un personnage très important de la saga ne laisse paraître aucune émotion; rien à voir avec celle choquante et étonnante d’Isla Faust dans l’épisode précédent. Chaque personnage est réduit à des répliques fonctionnelles et n’est plus que l’ombre de lui-même (ce qui débutait déjà un peu dans « Death Reckoning »).
On vient voir les différents opus des films « Mission : impossible » pour en prendre plein les yeux, il ne faut pas se mentir. Et il faut avouer qu’on reste estomaqué du peu de scènes spectaculaires de celui-ci qui est, en outre, le plus long de toute la saga. Si ce n’est les petites poursuites et bastons génériques, il n’y a que deux grosses scènes du genre. La première est extrêmement longue et peu emballante (celle du sous-marin, presque anti-spectaculaire) quand la seconde arrive à la toute fin et, si elle est réussie, ne se compare même pas à celle du train dans le précédent, celle des hélicos dans celui d’avant, etc.
Au final, « Mission : impossible – Final Reckoning » est l’une des fins de grosses sagas les plus décevantes vues ces dernières années. Cela ferait presque mal au cœur tant elle nous a bercé des décennies durant. Inutilement bavarde, incompréhensible, chiche en action, avec des protagonistes réduits à des ombres et perclus d’une tonalité mortifère, elle rate presque tout ce qu’elle entreprend. Et on avait rarement vu Tom Cruise aussi usé et donc moins crédible. Et en l’absence de Vanessa Kirby et Rebecca Ferguson, les alliés ou antgonistes féminins sont transparents. Mission terminée. Et ratée.
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