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Critique Les Chevaliers du ciel
Filmer des rafales à toute allure sept ans après Taxi, par le très médiocre Gérard Pirès sous forme d’avatar de Top Gun, semble dénaturer la portée symbolique que les scènes dans le ciel auraient pu apporter. Après avoir révéla des talents (parfois non mérités) et connu des succès (là encore non mérités pour certains), Gérard Pirès nous dévoile un duo composé de Benoit Magimel et Clovis Cornillac pour composer le tandem de choc, le tout dans un film d’action aussi spécifique que ce sur les films d’aviation. Pour relever la tête après deux films critiqués par la profession et le public, le réalisateur arrive donc avec un film qui se veut spectaculaire sans pour autant délaisser l’histoire, bien qu’au premier abord cela s’annonce bien surtout quand on apprend que l’armée de l’air a mis son grain de sel, cela ne peut être que du positif. Sauf qu’une fois le film terminée, on reste assez sur notre faim. Tout d’abord Gérard Pirès propose une version des Chevaliers du ciel assez loin de celui de nos chers Tanguy et Laverdure ou seul la profession et le titre semble avoir été emprunté. On espérait ainsi découvrir une histoire digne de ce nom et pouvant ainsi faire de l’ombre à Top Gun, sauf que l’histoire de Les chevaliers du ciel ne tient en aucun cas la route, où règne un pseudo suspense qui nous intéresse à moitié, des comédiens ne se donnant pas à fond dans leur rôle au grand dam des spectateurs, bien que la motivation première reste les avions et rien de mieux que de voir des rafales et autres Mirage 2000(fleurons de l’aviation française) mais voir des scènes d’avions en l’air ne permet pas de remplir un film en entier, celles-ci sont assez nombreuses et longues permettant d’admirer le Mirage 2000 mis à l’honneur avec des grandes diversité de manœuvres aériennes qui fera la bonheur des puristes comme des novices, emportés ainsi par l’ivresse communiquée par ses scènes aérienne qui voudront leur pesant d’or, qui bien que tout le cœur du film soit pourri permettra d’être intégrés de façon correct dans la trame du film, participant ainsi à la narration, on a même droit à une scène assez racoleuse et complètement inutile: strip-tease qui assez tout à fait pathétique et dont on n’arrive pas à trouver de justification. Les acteurs ne proposent pas de grandes interprétations, exceptés Cornillac qui s’en sort avec les honneurs, arrivant comme toujours à nous sortir une composition en électron libre, même des actrices comme Géraldine Pailhas n’est pas crédible en femme de pouvoir de la république avec notamment sa phrase «j’appelle Matignon» qui sans le vouloir provoquera de bons fous-rires. Dire que les acteurs ont signés sans avoir lu le scénario annonçait pourtant le pire dont certaine scène sembles avoir été empruntés à des épisodes des Supercopter, autant dire que le niveau ne vole pas très haut, se distançant encore plus des productions d’Hollywood qui montre une fois de plus sa supériorité entre les films américains et ceux que certains français osent faire, pourtant le film ne manque pas de bonnes intentions, si ce n’est que le spectateur n’arrive pas à accrocher à l’histoire que tente lui raconter le film car mise à part les scènes de vue aériennes spectaculaires, il n’y a pas grand choses dans Les Chevaliers du ciel. A voir les résultats dans l’hexagone (1274 entrées) au vu d’un budget assez conséquent est tout de même une réussite, dont le succès est à mettre sous l’effet «Top Gun à la française» car bien qu’il y a de nombreuses concordances, on ne peut passer par-dessus la comparaison puisque l’histoire du héros sans peur et sans reproche dont le pays entier lui est tributaire y fait drôlement penser.
De plus, le film possède le handicap de la surenchère, en effet Gérard Pirès à trop vouloir en faire oublie parfois la fluidité entre les scènes amenant le spectateur à être déboussolé par ce manque de cohésion et avec des rebondissements qui semble avoir été mis la par les auteurs forcés de trouver quelques choses permettant de relancer l’histoire, mais le spectateur n’étant pas dupe se rend compte que cela ne peut coller au rythme du film qui est ainsi inégaux, notamment dans la fin du film où les deux acolytes arrivent à découvrir tout de suite comme des grands que le défilé du 14 juillet va être compromis bien que les scénaristes se sont appuyés des bandes dessinées qui jouit pourtant de bonnes réputations.
Enfin il faut reconnaitre que malgré de gros défauts dans le scénario et dans la réalisation (en apparence toutes les scènes au sol), Les chevaliers du ciel contient des éléments certes classiques mais au combien nécessaire dans des films d’actions comme le réalisme dont fait preuve les scènes de combat et aériennes (merci l’armée de l’air), dommage que tout soit gâché une fois revenu sur cette bonne vieille terre (les dialogues n’aidant en rien la chose). On regrette aussi que Magimel se soit retrouvé dans un film qui ne lui va pas du tout, lui qui nous avait habitués à des rôles plus charismatiques, mais arrivant à provoquer une bonne alchimie avec Cornillac, dommage que cela ne fasse pas passer les scènes moins convaincantes.