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Le film One Night in Miami est inspiré de la pièce de théâtre du même nom de Kemp Powers, qui est également à l'origine du scénario formidable de l'adaptation cinématographique. C'est d'ailleurs ses textes qui sont sa plus grande force. Même si le long métrage se déroule essentiellement dans un seul lieu (une chambre d'hôtel), on n'a pas cette impression de statisme qu'on retrouve dans d'autres productions en huis clos. Le scénario parvient à s'élever au-delà du convenu et à nous livrer une histoire fascinante, qui tombe à point dans le contexte du Black Lives Matter.
One Night in Miami nous propulse en 1964 alors que le boxeur Mohammed Ali (anciennement Cassius Clay), le militant pour les droits afro-américains Malcolm X, le chanteur Sam Cooke et le joueur de football Jim Brown se retrouvent dans la même chambre d'hôtel pour festoyer la plus récente victoire d'Ali. Dans cet endroit loin des regards, les quatre hommes échangeront sur leurs aspirations, leurs valeurs et leurs idéologies. Les esprits s'entrechoqueront et leur amitié sera mise à rude épreuve.
Kingsley Ben-Adir, Eli Goree, Aldis Hodge et Leslie Odom Jr. campent les quatre rôles principaux. Chacun a l'occasion de briller et de démontrer la vastitude de son talent. Ils exécutent les textes de Powers avec un aplomb et une franchise désarmante, s'appropriant adéquatement la personnalité et l'énergie de leur alter ego. On doit absolument mentionner la participation décapante de Beau Bridges, qui nous livre l'une des scènes les plus choquantes du film, dans le rôle d'un riche propriétaire blanc de Géorgie.
Les directions artistique et photo s'avèrent, elles aussi, irréprochables. L'image possède une texture particulière, voire une âme particulière. Regina King signe son premier long métrage de fiction et on peut déjà lui prédire une longue et brillante carrière derrière la caméra. Mention spéciale également à la trame sonore, qui nous propulse avec style dans les années 60.
One Night in Miami est un film intelligent qui s'avère lourd par moment (surtout si on ne possède pas les référents), mais qui mérite qu'on s'y penche sérieusement. Provocateur et parfois exalté, le long métrage expose brillamment les défis rencontrés par les Afro-américains, à l'époque et encore aujourd'hui. Une réflexion pertinente en résultera.
