Mauvais
Quelle était la morale de cette histoire? De grands acteurs ne peuvent pas sauver une histoire médiocre.
Peut-être un film pour explorer l'importance de la foi en Dieu et Jésus dans un monde où chacun doit jouer les cartes qu'ils ont reçu?
Anderson is Anderson.
S’il y a bien un cinéaste contemporain reconnaissable et identifiable entre tous, il s’agit bien de Wes Anderson. Davantage sur l’aspect visuel, on en convient, son style est néanmoins inimitable. Il demeure un réalisateur ultra formaliste au style d’ailleurs peut-être un peu trop figé. À tel point que, depuis quelques films, beaucoup pointent du doigt un côté recette un peu trop inamovible. Il ne se renouvelle pas et change juste de décor et de contexte : plans fixes ou caméra qui tourne sur elle-même, cadrages ultra travaillés, patine rétro et rendu musée, défilé de stars, dialogues décalés, ... On connaît la chanson et elle a tendance à devenir lassante. Le point de rupture a été entamé avec l’un de ses moins bons films, « The French Dispatch » et validé avec le décevant « Asteroid City ». Même s’il tente ici d’apporter un peu de vent frais avec une intrigue à base d’espionnage industriel, on ne peut malheureusement pas dire que son nouvel opus remonte la pente. Au contraire, il la confirme.
On ne pourra cependant nier que l’on prend toujours un grand plaisir avec le versant formel des films de l’esthète qu’est Anderson. Dès le générique, ses plans si fignolés jusqu’au moindre détail et ses fétiches visuels enchantent notre regard et flattent notre besoin de beau. Cependant, plus on avance dans sa filmographie, plus on perd l’émotion et le côté touchant qui caractérisaient ses premiers films, comme les sublimes « Moonrise Kingdom » ou « La famille Tenenbaum ». Ici, encore une fois et depuis son dernier grand film « The Grand Budapest Hotel », ses œuvres perdent en cœur et en magie à chaque film. Comme désincarné et froid, tout devient presque mécanique et sans âme à tel point qu’une fois les débuts tonitruants et le contentement de retrouver l’auteur passé, on se perd et on s’ennuie.
Et ce n’est pas l’intrigue et le contexte choisi ici qui vont améliorer les choses. C’est même le gros défaut du film. En choisissant le côté un peu thriller avec de l’espionnage industriel, Anderson nous livre une intrigue barbante entre économie de guerre et projets industriels qui ne colle pas du tout à son univers. Pire, elle s’avère presque incompréhensible pour qui n’a pas fait d’études dans ce domaine et les tunnels de dialogues incessants finissent par nous embrumer l’esprit et donc nous faire décrocher. Le défilé de stars habituel n’y change rien, on commence à avoir l’habitude, mais on pourra noter le bel aplomb du trio en tête d’affiche. Benicio del Toro fait preuve d’une belle prestance, Michael Cera est très drôle et parfait pour l’univers du cinéaste et la découverte Mia Threapleton est excellente. On se console avec cela et quelques saynètes toujours amusantes mais on commence vraiment à saturer et vouloir autre chose de la part du cinéaste.
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