**** Vu au Festival du Film de Toronto 2018
Le nouveau film de Dan Fogelman nous rappelle beaucoup l'excellente série This is Us. D'abord pour son sujet - les aléas des membres d'une même famille - puis pour la façon dont il approche l'histoire, nous lançant régulièrement sur de fausses pistes et nous surprenant presque à chaque détour. Comme Fogelman est le créateur de This is Us, il ne faut quand même pas se surprendre que les ressemblances entre les deux projets soient si évidentes!
Life Itself n'est, par contre, pas à la hauteur de la fabuleuse série de Fox. Peut-être un peu en raison de son format - nous avons beaucoup plus de temps pour s'attacher à des personnages dans une série de 10 épisodes par année que dans un film de 2 h - mais particulièrement à cause de certains passages trop larmoyants et mélodramatiques. Certaines situations sont un peu trop plaintives et pas suffisamment attendrissantes, comme on aurait espéré qu'elles le soient.
Comme c'est souvent le cas dans les films choraux, certains personnages sont plus intéressants que d'autres. Le portrait de la famille González nous touche moins que celui des Dempsey. Le segment qui s'intéresse au destin du petit Rodrigo et ses parents, longuet, s'attarde sur des détails qui manquent de résonnance dans la conclusion du récit. On a du mal à justifier sa pertinence. Par contre, les acteurs Sergio Peris-Mencheta et Antonio Banderas livrent de solides performances qu'il ne faut pas négliger.
Oscar Isaac et Olivia Wilde sont également fabuleux sous les traits d'un jeune couple épanoui dont le destin est complètement chamboulé quand survient un évènement catastrophique. Mandy Patinkin, connu du grand public pour sa personnification de Saul Berenson dans Homeland, se démarque également dans le rôle d'un grand-père aimant. Il fait d'ailleurs partie de l'une des scènes les plus mémorables du film.
La narratrice s'amuse avec le public et se permet de tromper le spectateur en lui laissant croire, par exemple, que certaines choses se sont produites d'une façon alors qu'elles ont eu lieu de manière bien différente dans la réalité. Voilà l'un des attraits principaux de cette production qui ose renverser les règles habituelles du cinéma pour divertir son public ou pour l'épargner volontairement d'un chagrin ou de sévices.
Life Itself propose un récit touchant dans lequel bien des gens pourront se reconnaître. Sa morale simple sur l'importance de la famille perd en puissance lors de sa conclusion, convenue, mais le bonheur qui s'en dégage qui nous colle à la peau pour des heures après le visionnement.
