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Burton est de retour (en partie).
Tim Burton n’avait rien tourné depuis « Dumbo » il y a cinq ans et avait confié avoir passé une période trouble suite au relatif échec public et critique du film. Et il est vrai que depuis qu’il a été pris dans les mailles de Disney, le cinéaste reconnaissable entre tous et qui a en outre inspiré des générations d’artistes avec son univers gothique et lugubre unique n’a pas eu la main heureuse malgré le carton de « Alice au pays des merveilles ». Hormis peut-être « Miss Peregrine et les enfants particuliers », l’auteur avait perdu de sa verve, de sa poésie et de sa maestria technique la dernière décennie. De le revoir après cette pause salutaire et nécessaire pour retourner à ses premières amours en réalisant la suite de l’un de ses premiers films devenu culte est à la fois aussi bien une facilité sécurisante qu’une envie de revenir à l’essentiel et se retrouver. On ne lui en voudra donc pas de l’aspect un poil fainéant entourant ce projet surtout que des suites très tardives (on parle de trente-six ans ici) ont parfois accouché de monuments cinématographiques de toute beauté (oui, on parle de « Blade Runner 2049 »). Ce n’est pas à ce point avec « Beetlejuice Beetlejuice » mais c’est plutôt correct. Ici les évènements reprennent non pas juste après le premier film mais à notre époque, la plupart des personnages du premier ayant grandi font leur retour, d’autres sont aux abonnés absents (Alec Baldwin et Geena Davis) quand des nouveaux font leur apparition, notamment la néo-star Jenna Ortega qui semble adorer l’univers de Burton après avoir été la vedette de sa série « Mercredi ». On va le dire d’emblée, ce n’est pas par son intrigue que ce nouveau film va se révéler le plus pertinent. Décousue, presque vide et mettant du temps à décoller, le fil narratif n’existe quasiment pas et ressemble à un patchwork de sous-intrigues collées les unes aux autres comme s’est recollée la méchante de cet opus, Dolores incarnée par une Monica Bellucci bien peu servie avec ses trois lignes de dialogues et rien à jouer. On ne s’attardera donc pas sur une histoire générique prétexte à faire revenir les personnages de notre enfance et redécouvrir l’univers du premier film en approfondissant et augmentant les passages dans l’au-delà. Et c’est à ce niveau-là que « Beetlejuice Beetlejuice » fait ressortir ses plus grands atouts. Si, dans le premier film, on tarde à pénétrer dans ce monde avec peut-être un goût de trop peu, ici le cinéaste rectifie le tir en élargissant cet univers avec plein d’idées. C’est bien simple, chaque séquence regorge de clins d’œil, de références amusantes, de maquillages ou idées décoratives délectables pour une direction artistique de toute beauté. Le film a l’intelligence de ne pas trop trancher avec les effets désormais désuets et presque amateurs du premier opus pour les raviver avec les outils de maintenant. Burton balaie d’un revers de la main salutaire le tout numérique pour reprendre les maquillages à l’ancienne et les effets bricolés. Et c’est la meilleure idée qui soit sans pour autant verser dans le passéisme car le visuel est de toute beauté pour cet opéra macabre et coloré. La troupe d’acteurs s’en donne à cœur joie et Michael Keaton, que l’on sent bien content d’être là, voit son rôle phare plus étoffé et c’est tant mieux. Catherine O’Hara décidément de retour sur tous les fronts depuis quelques années (« Argylle », « Marchands de douleur », ...) s’amuse également comme une petite folle et Willem Dafoe, qui fait partie des nouveaux venus, nous concocte un rôle tout aussi drôle. Les dialogues sont bien écrits et le rythme ne faiblit pas durant la bonne heure et demie de cette balade en train fantôme qui évite le fan service raté mais n’en oublie pas pour autant les amoureux du premier film. Le long-métrage s’avère à la fois simple et respectueux et reprend les codes de son aîné pour les sublimer. Un bon moment donc, même si Burton ne retrouve tout de même pas la grâce de l’époque de « Sleepy Hollow » ou de « Charlie et la chocolaterie ». En tout cas, il est sur le bonne voie. Qu’il veille à peaufiner davantage son script la prochaine fois et ce serait encore un pas de franchi dans ce retour aux affaires qu’on espère pérenne de l’un des cinéastes les plus reconnaissables et singuliers qui soit.
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C'est bien
Les fans du premier vont aimer naturellement. C'est une suite logique, mais qui repose sur le même thème du premier, à savoir le marriage, donc moins d'originalité à ce niveau. J'ai trouvé un peu plus humoristique, ce qui est positif. J'ai été surpris du nombre d'enfants dans la salle, la moitié de la salle d'une projection à 21h. Le film a 36 ans, donc je suis surpris qu'ils savent c'est quoi. De mon avis personnel, ce n'est pas un film pour enfants, car l'histoire sera trop complexe pour eux. Globallement je recommande, mais un visionnement en octobre serait mieux, c'est un film qui fait très automne.