A Journey into Bliss

Ceci pourrait bien être le film le plus étrange jamais montré au festival. Suite à une incroyable histoire que nous ne révèlerons pas, afin de ne pas gâcher le plaisir, nous voyons le grisonnant capitaine Gustav à deux doigts de la retraite. Le capitaine aime son équipage, un groupe fait d'épaves humaines et d'animaux qui parlent (!), mais il est cependant prêt à changer de vie. C'est exactement ce qui lui arrive lorsque son vaisseau tombe sur une île qui n'a jamais été identifiée et qui, donc, aux yeux de tous, n'existe tout simplement pas. La région est sous le joug d'une très surréelle monarchie, orchestrée par le Roi fou Kniffi. Étrangement, l'homme se trouve être un vieil « ami » de Gustav. Grenouilles parlantes, bonhommes de neige qui pensent, un lapin dont les intenses éjaculations permettent aux protagonistes de voyager dans le temps, des lavages de cerveaux au sens littéral du terme (on extirpe les cervelles, on les lave et on les remplace par d'autres), de bons vieux effets optiques psychédéliques, des acteurs qui semblent avoir ingurgité toutes les substances illicites et non instantanément mortelles disponibles sur la surface de cette planète, et ceci n'est que le début d'une bien plus grande aventure...Mesdames et Messieurs, nous vous présentons Wenzel Storch ! Il débarque d'une autre planète pour nous rencontrer. Sa mission, montrer jusqu'à quel point faire du cinéma peut être joyeusement délirant et inspirant lorsqu'on en oublie TOUTES LES RÈGLES et qu'on laisse aller librement son imagination. Singulièrement et sauvagement individualiste, doucement mignon, grotesquement obscène, complètement déjanté et totalement impossible à résumer en mots traditionnels, JOURNEY évolue par le biais d'une narration anarchique tenant plus de la mémoire associative que d'autre chose. Habité par la force de sa volonté, Storch réussit à faire en sorte que son film se regarde comme si tous ces aspects étaient naturellement cohérents.