Lors de la tournée de promotion du film Arlette, nous avons eu la chance de discuter avec la réalisatrice Mariloup Wolfe et l'actrice Maripier Morin, qui nous ont parlé de plusieurs détails intéressants sur l'envers du décor.
Voici 10 choses à savoir sur les coulisses du film Arlette :
- La plupart du tournage du film s'est déroulé dans la ville de Québec, notamment au parlement, au Château Frontenac et au Théâtre Capitole.
- Environ 70 % des tenues (éblouissantes!) portées par Arlette proviennent du garde-robe de Maripier Morin.
« La jupe bleue [ci-dessous], c'est ma robe du Gala Artis (2018), qui avait de grosses pointes. On a arraché le haut, on a gardé juste la jupe et on l'a mise avec un bodysuit noir. [...] Mariloup trouvait que c'était too much. moi, j'insistais : "ce n'est pas too much! Quand elle monte les escaliers, c'est une scène sublime. La jupe devient un personnage!" Je trouvais que, tant qu'à y aller, il fallait y aller all in sinon, tu as l'air d'avoir butché. »
« Ce n'est pas la seule robe, qu'on avait vue à la télévision avant. « La robe dorée avec la ministre française c'est une robe McQueen de Face au mur [voir ci-dessous]. Le suit rose Gucci, c'est La voix junior. Il y a du Denis Gagnon, du Untitled, tous les manteaux d'hiver, c'est MACKAGE. »
- Tourner à l'Assemblée nationale n'a pas été simple pour Mariloup Wolfe et son équipe.
« Ç'a été de longue haleine. Ce n'est pas facile entrer au parlement et c'est normal. C'est toute une aventure pour montrer notre démarche, s'assurer du sérieux du propos, de faire analyser le contenu, montrer notre plan pour la sécurité avec 300 personnes. Il y avait une organisation sur près d'un an. Des allées et venues; questions et réponses pour organiser tout ça, mais une fois que ç'a été fait, ça été un charme. Ils ont été super accueillants. »
Elle ajoute : « Le défi supplémentaire, par contre, c'était que nous étions en plein COVID. Nous étions à Québec et on devait entrer au parlement le lendemain et on a eu un appel comme quoi Québec était en zone rouge, ils refermaient la ville, donc évidemment, s'ils ferment la ville, ils ne peuvent pas laisser une équipe de tournage filmer au sein même du gouvernement. Donc, ils ont annulé le tournage. Ça, c'était au mois d'avil et nous n'avons pas tourné avant le mois d'août. » - L'affiche d'Arlette est directement inspirée d'une peinture de Louis XIV. « Louis XIV, c'est le roi des artistes », indique la cinéaste. « C'est le roi qui a le plus encouragé les artistes à cette époque-là. Et il avait dit : "L'État, c'est moi" et Arlette dit : "La culture, c'est moi". Tout ça, si tu ne le sais pas, tu le vois et tu trouves ça beau, mais quand tu le sais, ça rend ça encore plus intéressant! »
- Mariloup Wolfe a voulu transformer physiquement ses acteurs afin qu'ils soient différents de ce que nous avons l'habitude de voir. Elle avait une inspiration bien particulière pour Micheline Lanctôt qui interprète la présidente de l'Assemblée nationale. « Je lui ai dit : "mon inspiration, c'est la Reine Elizabeh II. Tu vas être habiilée un peu comme la Reine, tu vas être peignée comme la Reine et tu va être stoïque comme elle." Elle a adoré l'idée. »
- La musique du film est essentiellement baroque. « La scénariste du film, Marie Vien, est musicienne, donc elle avait déjà pensé aux codes. Tous les opéras qu'on entend dans le film, ce sont des pièces qui ont rapport à des thèmes. À un moment donné, Arlette va à l'opéra, c'est le « Vissi d'arte » de Puccini, c'est les arts. C'est la ministre de la Culture qui va voir le « Vissi d'Arte ». »
- Mariloup Wolfe raconte pourquoi elle a choisi Maripier Morin pour le rôle d'Arlette. « Je pense que son histoire personnelle - c'est un couteau à double tranchant - teinte ce qu'on reçoit comme spectateur. Quand elle est venue à l'audition, c'est comme si les mots dans sa bouche résonnaient plus. Lorsqu'elle récitait des phrases sur la supercialité de ce milieu-là, sur être abandonnée, sur la dureté des réseaux sociaux, des gens, elle les possédait. C'était très très nourri. Ça, ça m'a émue et dérangée, et j'ai aimé ça. J'ai aimé cette vulnérabilité-là. Je lui ai fait faire 4 auditions. Il y avait d'autres actrices formidables, donc j'hésitais, mais c'est comme si elle c'était toujours dans l'instinct, dans la vérité. »
- Il y a une scène que Mariloup Wolfe a dû retirer du montage final qu'elle aimait bien. « C'est un plan séquence entre Laurent et Arlette en réflexion dans le miroir. Je trouvais ça bien beau, c'était comme un tableau. Malheureusement, ça ne servait pas l'histoire et ça ralentissait le début. »
- Le personnage de Lara Fabian, une ministre française, devait d'abord être un homme. « On cherchait le ministre français. On a même approché des acteurs français super connus [comme Omar Sy, Jean Dujardin], mais ce n'était pas facile en temps de COVID. »
C'est finalement Maripier Morin qui a eu l'idée de travestir le rôle et d'engager Lara Fabian. « À un moment donné, c'est en parlant avec mon agent, qui est aussi mon styliste, qui travaille avec Lara sur Star Académie, qu'on a fait : "et si on le proposait à Lara!!". Là, j'ai appelé Mariloup et j'ai dit : "j'ai une idée; bear with me". J'ai lui dit ai dit que c'était vraiment à gauche et qu'elle devait écouter mon pitch. »
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- Il faut savoir qu'il y a une scène d'amour entre le personnage de Maripier Morin et celui de Lara Fabian. Les deux femmes se retrouvent nues dans un lit. Voici donc le fameux pitch que Maripier Morin a fait à Mariloup Wolfe. « Il y a toute la rivalité avec le ministre des Finances, la scène avant avec sa femme où elle lui parle qu'elle doit être la ministre des Arts vivants et qu'elle doit faire l'amour pour se ressourcer. Là, tu crées un espèce de quatuor de liaisons dangeureuses de qui va coucher avec qui. Je trouvais que ça amenait toute une autre dimension parce que tu vois que le ministre des Finances n'est pas indifférent au charme de la ministre française. Tu ne le vois donc pas arriver, alors que si tu mets Jean Dujardin, tu comprends rapidement qu'elle [Arlette] va coucher avec le ministre français. »
L'actrice raconte son expérience avec Lara Fabian. « Elle a tellement été game! Moi, je suis arrivée le matin toute stressée. J'ai mis mes petits cache-mamelons. Je capotais. Lara est arrivée, toute relax avec rien. Là, j'ai tout enlevé parce que je me trouvais niaiseuse de vouloir me cacher. [...] Ça m'a fait du bien de tourner cette scène-là avec Lara. Je l'ai trouvée game, je l'ai trouvée belle. C'était très poétique. C'est une de mes scènes préférées dans le film, même si on voit mes fesses. »