Boum Paf Bim!
On serait tenté d’être plus indulgent devant ce « Ravage » quand on connaît les coulisses et la sortie difficile du film. En effet, c’est l’un des derniers cadavres ou victime de la période Covid. Tourné en 2021, le film a subi non seulement les délires sanitaires de cette période qui a endeuillé les salles et le monde du cinéma dans son ensemble puis il a ensuite subi de plein fouet les grèves à Hollywood en plus de réécritures de scénario et de nombreux reshoots. Finalement racheté par Netflix, il débarque probablement mutilé sur la plateforme près de quatre ans plus tard...
Difficile de dire si le produit fini aurait été radicalement différent sans tous ces problèmes de production mais il est certain qu’on était en droit d’attendre bien mieux de la part de Gareth Evans. Un cinéaste qui avait complètement redéfini le cinéma d’action avec le diptyque « The Raid » dont le second épisode était un monument choc en termes d’action, rarement dépassé ou égalé à ce jour mais fortement copié. Depuis, il a tourné le film d’horreur « Le bon apôtre », une œuvre intéressante mais imparfaite et ce « Ravage » est clairement son film le moins réussi même si on retrouve l’ADN de son cinéma notamment son goût pour la violence extrême ainsi que des chorégraphies de combats et de fusillades spectaculaires.
C’est d’ailleurs le principal intérêt de ce film d’action somme toutes banal s’il ne contenait pas ces effusions de sang et de violence intense. À ce niveau, au détour de trois séquences dantesques, le film nous en met plein la vue. La meilleure étant la scène de la discothèque, un sacré morceau de bravoure qui nous en met plein la vue. Le cinéaste aime à rendre l’action belle comme dans un « John Wick » avec une violence plus crue, voir exacerbée et jusqu’au-boutiste, qui ravira les amateurs du genre. Le final en abuse peut-être un peu trop dans un capharnaüm de fusillades où tout le monde s’entretue. On pourra reprocher tout de même des effets spéciaux un peu voyants et ressemblant parfois à un jeu vidéo notamment dans les cascades et la poursuite inaugurale mais c’est sacrément intense.
Malheureusement, hormis ces délires et cette propension impressionnante à amplifier l’action, « Ravage » n’a pas grand-chose d’autre à offrir. L’intrigue est d’une banalité affligeante avec un script qui tient sur un timbre-poste entre flics corrompus, trafic de drogue et gangsters qui se battent pour un butin. Paradoxalement, c’est d’une simplicité qui confine à la bêtise mais le scénario réussit le tour de force de n’être pas clair. Bref, si on ne s’ennuie pas et qu’on est gâté en violence, bastons et cascades, le film n’a cependant pas grand-chose d’autre pour lui. Pour les amateurs du genre en somme!
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