Old Kitchen.
Incroyable de constater que les cuisines, l’art de la bouche et la restauration soient un vivier aussi inspirant pour le septième art. Comme si le cinéma et la cuisine étaient faits pour se répondre et se nourrir l’un, l’autre. Le succès de la série « The Bear » le prouve tout comme des films aussi récents et diversifiés que « The Chef » et son plan-séquence unique magistral ou « The Menu » qui prenait l’art culinaire comme façade pour un thriller critique mémorable et de haute volée. Et la liste est loin d’être exhaustive si on se remémore des œuvres comme le francophone présenté aux Oscars « La passion de Dodin Bouffant » ou, plus ancien, le film d’animation culte « Ratatouille ».
Avec cette production Netflix inspirée d’une histoire vraie, on ne navigue pas dans des sphères aussi pointues et réussies mais « Nonnas » demeure sympathique et plaisant malgré ses côtés formatés et prévisibles au possible. À la barre, on retrouve le réalisateur prometteur d’un petit film indépendant marquant, méconnu et magnifique intitulé « Le monde de Charlie », Stephen Chbosky. Un cinéaste à qui l’on doit également « Wonder » et qui confirme avec ce long-métrage estampillé Netflix son appétence de plus en plus marquée pour le feel-good movie un peu trop dégoulinant de bons sentiments. Car, oui, ce film qui met en avant de belle manière la culture culinaire italienne et les recettes d’antan est très imprégné d’émotions faciles et de larmoyant qui fait du bien malgré qu’il soit quelque peu forcé.
Et, quand bien même, tout cela est inspiré d’une histoire vraie, on sent que tout a été embelli, écrit de manière à plaire au plus grand nombre et tiré vers le pathos facile pour faire pleurer dans les chaumières. Il faut avouer également que ce « Nonnas » est filmé de manière anodine et sans grande inventivité. On a souvent l’impression de regarder un téléfilm de luxe de chaîne hertzienne un dimanche après-midi. Le déroulement du script est programmatique possible, l’issue se devine avant d’avoir commencé et on suit un schéma commun à pléthore d’autres films (de la bonne idée aux débuts difficiles en passant par le happy end simili surprise). Même lorsqu’on tente de donner un peu de profondeur à ces quatre nonnas lors d’une scène de groupe, c’est fait de manière trop mécanique et expéditive pour convaincre.
Malgré tout cela, on prend plaisir à suivre les pérégrinations de ce quidam qui veut ouvrir un restaurant en honneur à sa mère et à la cuisine d’antan. Les valeurs et la morale édictées ici sont de belle facture et cette tribu de mamies italiennes incarnées par des anciennes gloires du cinéma fait preuve d’un charme fou. Tout est facile mais pas lourd. Alors, ça fonctionne et on passe un moment attendu mais plaisant. On aurait aimé davantage ressentir les recettes cachées de la cuisine italienne mais ce « Nonnas » se positionne plus comme une œuvre dans la lignée de « La Chocolat » : un film suranné, simple et qui n’a d’autre vertu que celle de nous délivrer un beau message et nous faire du bien. Un film pas fou mais humble, qui réussit son pari dans les grandes largeurs.
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