Douceur à l'iranienne.
On aurait aimé l’aimer encore plus ce gâteau iranien. Et durant quatre-vingt-dix pour cent du film, on adore malgré quelques petites scories. Mais qu’est-ce qu’on est frustré et un peu déçu par cette fin tragique. Certains y verront une logique, une fatalité ou un épilogue déchirant d’émotion mais on aurait largement préféré sortir de la salle le sourire aux lèvres, dans la continuité tendre et douce du reste du long-métrage. Une fin qui n’est pas ratée, loin s’en faut, juste contraire à ce qu’on attendait d’elle. Ou, plus précisément, en opposition avec ce qu’on aurait souhaité à ces deux protagonistes auxquels on s’était fortement attaché pendant une heure et demie. Malheureusement, si les films se terminaient tous comme on le prévoyait ou le voulait, on s’ennuierait ferme. Il faut cependant avouer que celle-ci dénote tout de même du reste du film et qu’elle n’a pas à proprement parler de raison d’être ainsi...
Ce pincement au cœur de spectateur touché mis à part, comme cela fait plaisir de voir un film iranien de cette trempe. Loin des films politiques et engagés de Jafar Panahi ou des suspenses au cordeau d’Asghar Farhadi, « Mon gâteau préféré » (réalisé à quatre mains par Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha) est une petite douceur entre drôlerie et romantisme. La première partie est faite d’instants croquignolets qui nous présente par petites vignettes amusantes et intéressantes la vie de Mahin, une septuagénaire veuve vivant à Téhéran. La seconde partie du film (et son cœur battant) nous montre la rencontre soudaine et amoureuse de celle-ci avec un homme qu’elle va emmener chez elle, où ils vont vivre une nuit inoubliable. C’est simple, c’est juste, c’est touchant et nos deux interprètes sont magnifiques.
Il y a certes quelques pans de dialogues parfois inutilement étirés et qui ralentissent un peu le joli tempo de cette nuit pas comme les autres. On trouvera aussi la mise en scène très statique et purement illustrative mais « Mon gâteau préféré » est tellement agréable et mignon qu’on ne s’en formalisera pas outre mesure. Sous ses airs légers, le film n’en demeure pas moins éminemment politique en envoyant quelques piques bien senties au régime iranien. Sans forcer, il en montre souvent l’absurdité et la bêtise obscurantiste avec brio. On vibre pour cette rencontre amoureuse sur le tard où les deux tourtereaux semblent vouloir rattraper le temps qu’il leur reste et l’optimiser au maximum. Un film beau et lumineux dont on ne comprend donc pas trop le choix narratif final, loin d’être une évidence.
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Un gâteau fait avec beaucoup d'amour!
Une belle rencontre entre 2 âmes soeurs.
Les personnages sont attachants!
Un beau moment de tendresse!