50% suspense, 50% drame.
Hormis quelques petits faux pas en second rôle dans des blockbuster oubliables (probablement pour cachetonner) et un ou deux ratés (difficile de trouver lesquels...), la filmographie de la grande Julianne Moore est d’une incroyable perfection et diversité. L’actrice est l’une des plus grandes et versatiles en activité et elle élève souvent les films dans lesquels elle joue, même les plus anodins. Et c’est le cas ici avec ce « Echo Valley » qui n’a clairement rien d’extraordinaire mais qui fait le travail en tant que divertissement sérieux et pointu, peut-être plus à destination d’un public qui aime les suspenses mêlés de drame (ou l’inverse). On se demande quand même ce qui a poussé l’actrice à s’investir ici dans une œuvre qui ne restera pas dans les mémoires mais qui demeure bien faite, prenante et touchante.
Le long-métrage se vend surtout sur l’association de l’actrice avec l’une des jeunes actrices les plus en vues du moment, Sydney Sweeney (« The White Lotus » et « Euphoria » pour les séries, « Immaculée » ou la comédie romantique à succès « N’importe qui sauf toi » ainsi que plein d’autres gros projets à venir). La première dans le rôle d’une mère faible qui ferait n’importe quoi pour sa fille jouée par la seconde, toxicomane et qui profite de l’empathie de sa maman. Malheureusement, on ne voit pas beaucoup Sweeney mais les scènes où elle est présente sont assez fortes, notamment une scène de confrontation intense qui rappelle l’un des moments les plus bouleversants de la série « Euphoria », mais où c’était sa partenaire de jeu, Zendaya, qui s’illustrait en toxicomane en manque.
Le film est réalisé avec soin et tire parti de son décor rural, entre forêts, lacs et ranch isolé, ce qui lui confère un petit goût peu habituel. Michael Pearce, qu’on avait découvert avec le thriller britannique original et réussi « Jersey Affair » mais qui nous avait moins convaincu avec le film d’anticipation « Encounter », réalise ici un honnête film de commande qui nous happe durant plus d’une heure et demie sans mal. Il balade notre intérêt et notre attention entre les rapports tendus et émouvants mère-fille et le suspense plutôt captivant qui va se jouer à cause des bêtises de la jeune fille, amenant la seconde partie du film vers le polar.
On apprécie le rebondissement final bien que celui-ci soit expliqué en long, en large et en travers comme si l’équipe du film prenait le spectateur pour un idiot. En revanche, fait rare, « Echo Valley » ne souffre d’aucune invraisemblance notable, les réactions des personnages et les détours du script étant tout à fait réalistes du début à la fin. On termine le film sur une note ambiguë qui nous laisse choisir le futur des rapports entre les personnages sans que ce soit négatif. Voilà donc une production appréciable et bien écrite, bien jouée et bien réalisée même s’il est fort probable qu’elle sera vite oubliée.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.