Film de procès.
Daniel Auteuil, l’un des acteurs français les plus célèbres et prolifiques, est passé derrière la caméra sur le tard lorsqu’il s’est mis en tête d’adapter l’œuvre de Marcel Pagnol. Il a débuté avec « La Fille du Puisatier » pour ensuite se consacrer à la trilogie « César », « Marius » et « Fanny ». De jolis films fleurant bon le Sud et la France d’antan qui ont rencontré un joli succès puis ce fut la catastrophe quand il a changé de registre avec l’affreuse comédie boulevardière « Amoureux de sa femme », détruite par la critique et ignorée par le public. Il a fallu six ans pour que l’acteur se remette derrière une caméra et il a choisi d’adapter le bouquin de Jean-Yves Moyart basé sur une véritable affaire judiciaire récente et retranscrite librement ici. On est face à un suspense judiciaire tout ce qu’il y a de plus classique sur la forme comme sur le fond mais qui se regarde avec plaisir et vaut surtout pour son retournement de situation final double.
Durant deux heures, « Le Fil » va sagement nous présenter au sein d’un montage alterné presque logique le déroulé de cette affaire et son jugement en cours d’assises. Un montage à la limite de l’obligatoire puisque de présenter d’abord l’affaire puis le procès, comme un film en deux parties, aurait rendu le tout lassant, indigeste, maladroit et peut-être longuet. Alterner de la sorte les séquences au palais de justice avec celles de l’affaire dans le passé permet de rendre le tout plus dynamique et de faire se répondre les développements de l’affaire avec leur traitement en cour. La forme est tout aussi sage, Auteuil soignant ses images mais ne tentant jamais de sortir des ornières de ce type de thriller judiciaire. Pas vieillot pour autant, on est face à une réalisation compétente mais sans véritable génie.
Le casting vaut surtout pour la composition de Grégory Gadebois en accusé et mari de la victime. Sa bonhommie naturelle et son côté campagnard collent parfaitement à un rôle auquel il apporte beaucoup de nuances et il entretient le doute malgré tout. Auteuil joue sa partition avec le métier qu’on lui connaît en avocat qui veut sauver son client de la prison après avoir fait innocenter un coupable quand le reste du casting reste en retrait, la plupart des seconds rôles étant pour le moins fonctionnels. C’est sur sa dernière partie que « Le Fil » étonne et retient le plus notre attention avec son double twist final. Un premier évident et que l’on voit venir (sinon il n’y aurait pas de film) et un second beaucoup plus surprenant et donc réussi. Cet épilogue permet donc également de faire ressortir toute la sève du film à savoir que les rouages de la justice, française ici, sont faillibles et emplis de dysfonctionnements. Et avec une démonstration sur le sujet plutôt magistrale et plus réussie que le film en lui-même.
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Le fil
J’aime beaucoup les drames judiciaires et je m’attendais à être servi avec cette histoire vraie tirée d’une affaire assez récente (les faits remontent à 2017 et le procès à 2020). Le père de 5 enfants est accusé du meurtre de sa femme. Il jure être innocent. Son avocat le croit sincère et fera tout pour discréditer les preuves qui s’accumulent contre lui.
Daniel Auteuil, qui réalise son 5e film, accorde beaucoup d’importance au jeu des comédiens et ça devient un défaut à la longue. On se fout des états d’âme de l’avocat. Nous ce qu’on veut, c’est reconstituer le fil des évènements. L’intérêt d’un drame judiciaire repose en partie sur les éléments techniques, la joute intellectuel qui mène à la vérité. Ici, on se concentre trop sur le ressenti et pas assez sur le dossier. C’est voulu, le propos du film est ailleurs, mais les amateurs du genre resteront sur leur faim.
Je suis sorti de la salle en réécrivant le scénario dans ma tête : Et si tel ou tel élément nous avait été présentés plus tôt ? Et si les enfants avaient eu plus de scènes ? Ça reste un bon film qui garde tout pour la fin. Grégory Gadebois (l’accusé) est une découverte pour moi. Quelle présence à l’écran ! En revanche, Daniel Auteuil a fini par me taper sur les nerfs. Oui oui t’es bon Daniel, mais nous ce qu’on veut c’est un drame judiciaire.
Un suspense troublant.
Avec des comédiens de talent.
Auteuil / Gadebois, quel duo!
Ce suspense judiciaire sort des sentiers battus juste assez pour qu'en ressorte comblés. À voir par les amateurs de procès.
Le fil
Le scénario est captivant et nous suivons avec beaucoup d’intérêt le déroulement de ce procès. Avec une finale coup de poing dont on ne pouvait pas prédire l’issue de cette histoire.