Dog-sitting..
Adapté d’un best-seller de Sigrid Nunez, ce film qui parle d’amitié entre un chien et une femme qui va l’adopter (donc des rapports entre l’homme et son meilleur ami) développe bien d’autres thèmes en filigrane. Au vu du résultat, le livre devait être bien plus clair et on ressent beaucoup la base littéraire du scénario que ce soit dans une voix off très (trop?) présente avec ces considérations philosophiques aussi bien que dans la construction du récit et de la narration. Beaucoup de thématiques sont abordées dans « The Friend » et il y a aussi pas mal de personnages. On parle du deuil, du suicide, du syndrome de la page blanche, de la gentrification et de la hausse des loyers, du mentorat, de l’adultère et, bien sûr, de la manière de s’occuper d’un canidé et des liens qui se tissent entre un chien et son propriétaire. Probable que dans le livre toutes ces thématiques soient bien appréhendées et disséquées au gré de chapitre dédiés. Ici, on nage dans le trop-plein et on survole finalement la plupart de ces sujets de manière erratique et peu concluante. Idem pour les nombreux seconds rôles qui n’ont pas grand-chose pour véritablement exister et avoir une utilité probante au récit. On pense surtout à la géniale Ann Dowd (l’inoubliable Tante Lydia de « La Servante écarlate ») ou à l’une des muses du nouveau roi de l’horreur Mike Flanagan, Carla Gugino.
En outre, le film dure plus de deux heures et c’est bien trop étiré. Comme il s’éparpille et nous perd souvent dans ce qu’il veut et entend dire, on peut trouver le temps un peu long. D’autant plus que « The Friend » est long à l’allumage et que le tout est quelque peu monotone sans être pour autant déplaisant. Le genre de film qu’on regarde sans passion mais sans ennui non plus, certaines séquences réussies parvenant à nous sortir de notre torpeur. On est donc loin d’un simple film sur l’amitié entre un chien et un humain comme pouvait l’être le magnifique « Hatchi ». Et c’est peut-être dommage tant il rate le reste et ce sont les séquences avec ce beau chien de race qui sont peut-être les plus réussies. Le tout est également bien filmé par le duo de réalisateurs à la barre (découverts il y a vingt-cinq ans avec le puissant « Bleu profond » puis l’infâme « Les mots retrouvés », leurs films sont depuis cantonnés à des circuits indépendants et invisibles chez nous). New York est ici très élégante et chic et la lumière hivernale du film est agréable. En gros, un peu fouillis, trop long mais pas désagréable pour autant. À noter que ceux qui compte profiter de Bill Murray peuvent éviter, l’acteur n’ayant en tout et pour tout que trois ou quatre scènes...
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Un gros chien...
Un gros chien attachant.