Balle retrouvée.
On ne peut nier que la saga « Balle perdue », dont le premier épisode avait été un franc succès pendant la crise sanitaire en 2020, fasse globalement honneur au cinéma d’action à la française et qu’elle rivaliserait presque avec les américains. On est loin des délires franchouillards à la « Taxi » mais vraiment dans du cinéma de bastons, de fusillades et de courses-poursuites à la « Die Hard », « John Wick » et « Fast and Furious », toutes proportions budgétaires et d’ambition mises de côté. Cet opus lorgne d’ailleurs de plus en plus sur la saga portée par Vin Diesel, tant tout ce que l’on voit tire de plus en plus vers l’invraisemblable dans lesdites séquences spectaculaires. Mais cela reste très bien fait comme le prouve l’incroyable (et improbable) séquence finale, point d’orgue de ce « Balle perdue 3 », on se laisse convaincre sur ce point.
Si le premier opus tablait plus sur du suspense et un peu d’enquête, que le second s’essayait à épaissir ses personnages tout en misant sur plus d’action, celui-ci n’y va pas par quatre chemins : quasiment plus ne serait-ce qu’un semblant d’intrigue et des personnages réduits à des silhouettes pour alimenter les séquences d’action et des morceaux de bravoure de plus en plus poussifs. Alors les amateurs purs et durs vont être servis mais pour les autres c’est un peu maigre. On regrette surtout que le film commence là où le précédent s’était arrêté mais ne parvient pas à nous remettre les événements des précédents en tête rendant les (minuscules) enjeux de la saga obscurs voire inintéressants. On ne sait plus trop qui en veut à qui et pourquoi dès le départ. Ce qui pousse le spectateur à se donner uniquement pour l’action.
De ce côté pas de souci, la séquence du tramway est plutôt amusante et musclée. Et hormis celle-là et la totalement dingue et invraisemblable course-poursuite finale en forme de feu d’artifice qui vaut vraiment le coup... Pour le reste c’est déjà-vu et de plus en plus tiré vers le ridicule régressif (comme commençait à la faire « Fast & Furious » après sa renaissance et le quatrième épisode). Les personnages et leurs échanges sont trop sérieux et l’intrigue réduite à peau de chagrin, ce qui nous donne l’impression d’en prendre plein la tronche pendant près de deux heures pour pas grand-chose. Le savoir-faire français dans le genre est bien démontré, on ne peut le nier, mais à part ça c’est vraiment trop light pour être digne d’un réel intérêt. Probablement, l’épisode le moins convaincant des trois au final.
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