Garfield, le célèbre chat orange créé par Jim Davis sera de retour sur les écrans le 16 juin prochain dans le film Garfield Pacha Royal, mais déjà l’équipe de doublage de Cinélume y va des dernières modifications, des derniers ajustements sur la bande-sonore en français, doublée avec Patrick Huard. Benoît Rousseau agit comme directeur de plateau. Nous les avons rencontré aujourd'hui.
Voyez un avant-goût du résultat en visionnant la bande-annonce en français, en cliquant ici.
Cinoche.com a visité Cinélume récemment pour mieux comprendre le fonctionnement du doublage et mieux saisir sa complexité. Lisez le compte rendu, en cliquant ici.
Même si Patrick Huard n’a pas fait beaucoup de doublage – il est en fait mieux connu comme humoriste, acteur, ou animateur de gala – il a de l’expérience de doublage. Parce que comme acteur, il faut se doubler soi-même après le tournage, c’est-à-dire faire de la post-synchronisation. « C’est là que j’ai pris mon expérience, c’est sensiblement la même technique, c’est dans la même famille. »
On lui demande ensuite pourquoi il croit qu’on l’a choisit pour donner une voix québécois au chat orangé, qui est joué par Bill Murray dans la version originale. « Oh mon Dieu! Il faudrait probablement leur demander à eux. Je pense qu’ils voulaient d’abord avoir un nom pour le faire, parce que partout dans le monde ils prennent des vedettes locales, et puis peut-être un humoriste, quelqu’un qui aurait peut-être un ton un peu chiâleux. »
Le film est doublé « à la québécoise », avec l’accent d’ici et les expressions d’ici, ce qui détonne du français international habituel. Le directeur de plateau Benoît Rousseau nous racontait également qu’on a beaucoup travaillé à rendre le mieux possible l’accent britannique – puisque Garfield se retrouve en Angleterre dans cette nouvelle aventure – en utilisant ce français plus international pour les personnages britanniques, et l’accent plus québécois pour les personnages américains.
Huard a évidemment entendu parler de la pétition qui demande au gouvernement une loi pour faire doubler tous les films ici au Québec. « Parfois les gens perdent de vue à qui s’adresse tel ou tel film. Garfield s’adresse aux jeunes, s’adresse aux enfants d’abord, et jusqu’à maintenant il n’y a pas un enfant qui m’a arrêté sur la rue pour me dire qu’il aurait aimé que je le fasse en français international. Pour eux un chat qui parle, parle comme eux parlent. De voir des adultes faire signer des pétitions sans se préoccuper de ce que les enfants pensent, ça me fait un petit peu halluciner. C’est pas ce que je vis. Dans la rue plein d’enfants qui m’arrêtent et qui me demandent de faire la voix de Garfield, et qui m’appellent Garfield. Eux autres ils trippent et ils ont du fun. Pour moi ça, c’est bien en masse. ».
« De toute façon faut arrêter de capoter avec ça, n’importe où sur la planète où ils font du doublage, ils adaptent les choses à leur façon à eux. On est les seuls qui veulent toujours, comme une gang de colons, s’adapter aux autres, au lieu de dire : « Non, nous on va adapter ça à notre réalité.» Le but, c’est de faire du doublage pour être compris par les gens d’ici. » Par rapport à l’humour de Bill Murray, Patrick Huard nous dit qu’il faut aussi l’adapter à la culture d’ici. « Bill Murray a un ton tellement particulier et un univers qui vient avec lui. Pas besoin de voir sa face, quand il parle, tu l’imagines très bien. Nous, forcément, on s’est inspiré de ce qui lui a fait parce que c’est lui qui a créé le personnage, mais en même temps il faut emmener notre couleur à nous. Ne serait-ce que du point de vue du langage, c’est deux univers. Il y a plein de choses que Bill Murray fait en anglais que… c’est lost in translation, sans faire de jeu de mots.(ndlr : Bill Muray est la vedette du film Lost in Translation, de Sofia Coppola) On ne peut pas recréer ça, il faut l’adapter, c’est important. »
Garfield Pacha Royal prend l’affiche partout au Québec le 16 juin prochain.