La 30e édition du Festival international de cinéma en Abitibi-Témiscamingue s'est terminée hier soir avec la présentation du long métrage Le gamin au vélo, des frères Luc et Jean-Pierre Dardenne. S'il démontre une maîtrise sans équivoque de la caméra et un talent certain pour la direction d'acteurs, le film prend quelques raccourcis afin de mettre en place les personnages et de les faire interagir. Tout de même, le portrait de ce jeune garçon en colère est puissant et réussi.
En après-midi, on a pu voir Trente tableaux, un long métrage réalisé par Paule Baillargeon dans le cadre de sa résidence à L'ONF. Le film, prisonnier d'une conception dépassée et vieillotte d'un féminisme extrême simplifie à outrance les concepts qui ont justifié la révolution féministe de la deuxième moitié du 20e siècle. Dommage, surtout de la part d'une artiste aussi intelligente. Le reste du film n'aide en rien : quelques anecdotes sur les parents de la cinéaste, ou son chien, sont d'un ennui mortel, comme ce film, trop personnel pour être engageant.
La vedette de la soirée a cependant été Monsieur Lazhar, de Philippe Falardeau, qui a remporté le prix du public ainsi que le prix Communications et Société. Dans cette catégorie, le jury a aussi décerné une mention spéciale au film Une bouteille dans la mer de Gaza.
Le jury Télébec a récompensé le court métrage L'accordeur, du Français Olivier Treiner, alors que le court métrage En la opera, de l'Argentin Juan Pablo Zaramella, a été sacré meilleur film d'animation.
En six jours 22 000 spectateurs ont assisté aux diverses activités du festival, qui sera de retour l'an prochain pour la 31e édition, du 27 octobre au 1er novembre 2012.