Bain de sang.
Le cinéma de genre australien est loin d’être dénué de talent et, sporadiquement, il nous offre quelques sympathiques pépites. Et encore, toutes les productions venant de ce pays si lointain ne parviennent pas forcément à notre connaissance et sur nos écrans. On peut se souvenir du film de serial-killer – plus que du slasher – intense et brutal « Wolf Creek » ou du film de prédateurs aquatique « Sombre », tout aussi réussi et captivant avec son crocodile géant. Et bien justement, « Dangerous Animals », se positionne pile au milieu puisqu’il s’agit à la fois d’un film de serial-killer et d’un film de prédateurs. En effet ici, c’est un psychopathe qui kidnappe des touristes et des surfeurs pour assouvir son fantasme de les voir se faire dévorer par des requins auxquels ils vouent un culte malsain. Le film a eu la chance et l’honneur d’être présenté en sélection parallèle à Cannes cette année et c’est mérité.
Le long-métrage de Sean Byrne commence fort avec un prologue malin qui met dans le bain direct en plus de ne pas trop en dévoiler et d’être particulièrement alléchant. On présente ensuite le personnage principal avec beaucoup de tact, nous la faisant apprécier naturellement et directement. Les enjeux sont présentés avec efficacité et le suspense démarre donc très vite sans que cela nous apparaisse bâclé ou expédié. « Dangerous Animals » est, en outre, doté d’une mise en scène efficace, qui sait mettre en valeur son contexte aquatique et se pare de bonnes idées. La confrontation entre ce serial-killer qui utilise les requins pour tuer et cette surfeuse solitaire est captivante de bout en bout et ne souffre pas trop d’invraisemblances notables. Même concernant le love interest tombant à pic dont la manière de faire et de s’entêter à retrouver son coup de foudre apparaît tout à fait probante. Et puis, sinon, il n’y aurait pas de film ou alors il serait bien vite terminé...
Les amateurs de films de requins, probablement l’espèce la plus prolifique sur grand écran si on enlève nos amis les chiens et assurément la plus répandue pour terroriser les spectateurs, seront peut-être un peu déçus ou frustrés que le prédateur ne soit pas la menace principale mais c’est aussi ce qui fait le sel et la morale de « Dangerous Animals ». En revanche, il manque peut-être un peu de leur présence à l’écran et de plus de mises à mort. Ceci dit, celles que l’on voit sont magistrales, violentes, sans concession et réalistes sans partir dans les délires à la « Peur bleue ». On a droit également à une séquence bien gore mais sans requin dont on taira la teneur. Jai Courtney et Hassie Harrison sont excellents et leur duel prend un tournant moins classique que prévu rien que par le fait de son contexte d’un bateau en mer. Bref, une très bonne petite série B humble et maligne qui utilise à merveille son postulat en forme de cocktail de menaces.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.