Buddy-movie réussi.
Quand on voit venir de loin le blockbuster estival estampillé Amazon sur Prime, on a peur. Un peu comme les 90% de ses grosses productions d’ailleurs, la concurrente de Netflix (qui est coupable des mêmes travers), nous balançant régulièrement des films sans saveur, ratés, génériques et indignes comme le prouve, au hasard, le récent « G20 » sur un sujet similaire (la présidente des États-Unis qui doit montrer son courage face à des terroristes). Et bien les petits miracles arrivent et on avait clairement tort car cette fois c’est réussi et la note d’intention est parfaitement remplie : un blockbuster cool et honnête qui remplit son cahier des charges de divertir, faire plaisir sans prendre la tête et avec talent. Peut-être que cela ne tient qu’à un fil, mais avec « Heads of State », la formule fonctionne. Et même si la saison estivale commence à peine, c’est peut-être chez Amazon qu’on aura le blockbuster le plus fun et réussi de l’été en plus d’être humble.
Mais n’exagérons rien non plus, le film n’invente pas la roue cinématographique. On est sur les rails érpouvés du buddy-movie avec des protagonistes aux caractères opposés qui vont se retrouver dans une situation extraordinaire et finir par s’entendre. Mais on ressent (un peu) la nostalgie de ce type de films tels que ceux des sagas « L’Arme fatale » ou « Rush Hour ». Ça fonctionne et les deux heures que l’on passe à visionner « Heads of State » ne nous laissent pas une minute de répit et passent à une vitesse folle. Alors certes, le long-métrage souffre d’un déroulé classique, prévisible, semblable dans son intrigue à tous ces films, connus ou méconnus. Cependant, le second degré présent tout le temps permet de mettre ce menu défaut de côté. Et la réussite du film tient surtout sur deux aspects indéniables et incontestables.
En premier lieu, l’alchimie entre les stars en tête d’affiche est l’atout phare de « Heads of State ». Déjà éprouvé et génial dans le tout aussi génial « The Suicide Squad » (pas l’immonde premier), le duo formé par John Cena et Idris Elba est parfait. Entre eux, ça fonctionne, on y croit, rien n’est forcé. Les voir dans les rôles respectifs d’un président des États-Unis copié sur la carrière de Regan et Schwarzenegger et d’un Premier Ministre britannique plus sérieux est une excellente idée mais qui ne se cantonne pas à être une simple formule marketing. Ils sont crédibles, leurs échanges sont drôles, la dérision est au cœur du film et on s’attache à eux. Tellement qu’on ne dirait pas non à une suite si elle garde cette ambiance, cette légèreté et ce savoir-faire.
L’autre point fort du film : sans conteste les impressionnantes scènes d’action orchestrées par le réalisateur Ilya Naishuller. Révélé par « Hardcore Henry » et « Nobody » (qui montraient son don pour l’action bien bourrine), le cinéaste se montre encore plus réjouissant avec un budget bien plus conséquent. C’est bien simple, sur les cinq ou six séquences musclées du film, entre fusillades, course-poursuites, bastons et crash d’avion, pas une n’est à jeter. Toutes sont ultra spectaculaires, originales et bien chorégraphiées. Celle avec Jack Quaid dans un second rôle est la plus folle et survitaminée, celle de l’avion est la plus spectaculaire et celle avec les paysans biélorusses sur de la techno soviétique est la plus drôle. Car, oui, on rit aussi avec « Heads of State » et, tout étonné, on se dit que c’était vraiment une bonne surprise et un blockbuster comme on en fait plus. Dommage que le final se sente obligé de faire de la propagande pour l’OTAN qui en agacera certains alors que jusque-là le film pouvait se targuer en plus d’un petit discours politique bien senti. Mais c’est un détail et on ne s’en formalisera pas outre mesure tant le reste est excellent.
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