Déjà le dernier week-end de cette quarantième édition du FNC, qui aura été marquée par de nombreuses séances affichant complet plusieurs jours avant la projection. Ce vif succès a compliqué la vie aux festivaliers prisonniers d'un horaire serré, mais a aussi créé un problème plus irritant encore : de nombreux retardataires, parfois choyés des billets de « dernière minute » débloqués pour remplir une salle où quelques cinéphiles ne se seraient pas présentés, sont venus déranger le début des projections. Systématiquement - et le cas de La piel que habito fut le plus probant, alors qu'une bonne cinquantaine de spectateurs ont rejoint leur place après le début du film - les projections ont débuté dans la cacophonie de spectateurs marchant à tâtons dans l'obscurité de la salle.
Même si cette initiative de billets « dernière minute » permet à plus de cinéphiles de voir les films (ce qui est une bonne chose) et de vendre davantage de billets, il faudrait peut-être trouver un moyen de les faire entrer, sans bruit, dans la salle. Remarquez que le problème pourrait se régler de lui-même : de grâce, si vous entrez dans une salle de cinéma alors que le film est déjà commencé, n'allez pas demander aux spectateurs assis au milieu d'une rangée tout en haut si la place à côté d'eux est libre; prenez la première disponible et contentez-vous-en.
Un exemple hier abondait dans ce sens : Hors Satan, le plus récent Bruno Dumont, a eu sont lot de retardataires, bruyants, alors que l'ambiance du film est si minutieusement construite dès les premiers instants. Le film n'a d'ailleurs pas fait l'unanimité, le style épuré du cinéaste ayant fait fuir une poignée de cinéphiles au beau milieu de la projection (ce qui entraîne encore du bruit...). Disons aussi que le réalisateur a déjà été plus en forme, plus cohérent, alors qu'il prêche (le mot n'est pas vain) ici par excès en appuyant souvent des évidences qui étaient si subtiles qu'elles en étaient émouvantes. Le non-dit, dans une filmographie comme celle-ci, occupe une place importante qui est parfois annulée par ce qui est finalement dit. Néanmoins, le film garde cette sensibilité corporelle et naturelle qui a fait la signature du cinéaste. Le film est présenté de nouveau samedi à 19h15 au Quartier Latin.
La journée de samedi sera marquée par la projection de Monsieur Lazhar, de Philippe Falardeau, présenté au Cinéma Impérial dans le cadre de la soirée de clôture.
Tout de suite après, à 21h15, on pourra voir Take This Waltz, de la Canadienne Sarah Polley (son deuxième film après Away From Her) à Excentris. Présenté il y a quelques semaines au Festival de Toronto, le film raconte l'histoire d'une femme heureuse en ménage qui s'entiche d'un homme qui semble parfait pour elle.
Finalement, on pourra voir La folie Almayer, de Chantal Akerman, à midi au Quartier Latin. Il s'agit d'une adaptation d'un livre de Jospeh Conrad par la réalisatrice de La captive, qui se déroule à Bornéo à la fin des années 50.
Le documentaire Planète Yoga, de Carlos Ferrand, est aussi repris à 17h au Quartier Latin.
À demain!