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Après quatre ans d'attente, les fans de Dans une galaxie près de chez vous 2 sont enfin récompensés; le réalisateur Philippe Gagnon et le scénariste Pierre-Yves Bernard ont rassemblé l'équipage du Romano-Fafard pour une nouvelle mission plus périlleuse que jamais... et plus engagée aussi. Lisez notre entrevue avec le réalisateur et le scénariste, en cliquant ici.
Rencontre avec les comédiens.
Claude Legault
Il y a toujours eu un message environnemental fort dans la série. Cette fois-ci, il semble être plus virulent qu’auparavant. Avec son petit vidéo, le Capitaine Patenaude ne s’adresse pas réellement aux gens dans le film... « Il s’adresse aux gens de 2008 qui regardent le film. On a toujours eu ce message-là, c’est juste que peut-être dans ce film-là il est plus amplifié. C’est comme ça parce que notre exaspération aussi est plus amplifiée. »
Est-ce qu’il faut faire rire le public pour attirer son attention? « Je pense qu’il peut écouter pareil si c’est dit sérieusement, mais pas tout le long. Les gens ne veulent pas se faire faire la morale, mais ils sont capables de se faire parler dans le casque. Il faut faire un dosage, dans le film certains bouts sont sérieux... »
« C’est toujours grave Galaxie, c’est toujours sérieux. Même si c’est des conneries, c’est une question de vie ou de mort. On assume tout. On vient de l’impro, et en impro il faut que tu assumes tout. Tu n’as pas de décor, tu fais des accessoires, il faut que ce soit vrai. »
Avez-vous eu l’impression d’aller trop loin à un certain moment? « Non, on pourrait aller plus loin que ça. Si on avait plus de moyens, on irait plus loin que ça. » Est-ce que quelque chose manque? « Non, non, il n’y a pas de chose qui manque. On a les budgets qu’on a, on joue avec. Le truc du chevreuil, ça fait des années qu’on a ça en tête. »
« Souvent, on sortait des idées et on les notait mais on se disait qu’on ne les ferait pas. Sur le coup, il y a de l’auto-censure, mais un moment donné on se dit qu’on le fait et là on part. »
Mélanie Maynard
Comment se sont déroulées les retrouvailles? « Les cinq ou six premiers jours de tournage, c’était malade, il y avait eu une trop longue pause. Comme des enfants, faut qu’il y ait une période pour nous laisser aller. Le réalisateur serait un très bon pédagogue parce qu’il nous a vraiment pris comme des enfants. Il nous a laissé déconner, à chaque matin il nous laissait notre petite période de niaisage avant de nous rappeler à l’ordre. »
C’est un humour très spécifique qui se permet toutes les folies... « Dans le film on s’est toujours beaucoup pris au sérieux, et je pense qu’on n’a pas le choix quand on porte quelque chose d’aussi absurde sur les épaules, il faut y croire à 100 %. Il ne faut pas jouer le gag, il faut jouer la situation. »
Attendez-vous depuis longtemps ce nouveau scénario? « Oui! Claude devait tellement être tanné. À chaque fois qu’on le voyait sur des plateaux je pense qu’il nous évitait. Ça fait longtemps qu’on l’attendait. »
Pourtant, la série est toujours aussi populaires chez les jeunes... « Ce que je trouve formidable de Galaxie c’est que ma fille, qui a onze ans, l’écoute depuis qu’elle est petite petite et elle comprenait ce qu’elle avait à comprendre. Maintenant, plus elle vieillit plus elle est conscientisée des messages qu’il y a. C’est une série qui est très efficace. »
Est-ce qu’il faut nécessairement passer par le rire pour propager son message? « Je ne sais pas si il faut, mais c’est un moyen efficace, d’autant que c’est une série qui s’adresse aux jeunes. Si eux ils vont là juste pour déconner et qu’ils retiennent ne serait-ce que 10% du message, c’est toujours ça de fait. »
« Les jeunes sont très conscientisés aujourd’hui et il ne faut pas leur parler comme si c’était des cons. »
Guy Jodoin
Le Capitaine Patenaude se fait plus alarmiste dans ce deuxième film... « Oui, exactement. Il y a plein de monde qui va le comprendre, c’est tellement direct. Wake up! Les environnementalistes se sont trompés, ils pensaient que le réchauffement de la planète se ferait plus tardivement, mais non, c’est rapide. Wake up! »
Avez-vous l’impression d’avoir fait le tour des possibilités de Galaxie? « Moi je n’ai pas fait le tour pantoute. Le minimum, c’est trois. C’est sûr que dans mon cœur j’en ferais bien plus, mais trois c’est un bon chiffre. Quand ça déborde à quatre ou cinq, à moins que ce soit James Bond... » Il y a eu Police Academy aussi... « C’est sûr, mais des fois ils se perdent. Moi j’ai aimé ça Police Academy, mais c’est dangereux quand tu fais des recettes, que tu essaies de tout remettre dans un autre film. Tu essaies de tout remettre ce qui a marché dans le deuxième film. »
« Claude avait parlé de faire une autre film, mais dans trente ans. Avec des marchettes, grosse bedaine, pu de cheveux, grosses perruques... ça j’aimerais bien ça. »
Didier Lucien
Étiez-vous content de retrouver toute la gang? « On a fait de l’impro ensemble... pas ensemble, un contre l’autre! Une gang de comédiens ensemble, c’est une affaire, mais un gang d’improvisateurs ensemble, c’est pas reposant! »
Aviez-vous hâte de reprendre le rôle de Bob? « Je n’étais pas sûr. Ça fait un bout que je n’avais pas mis une tuque et une camisole, et ça ne me tentait pas nécessairement de faire le gars avec une tuque et une camisole... mais après trois pages c’était réglé. »
Avez-vous eu l’impression d’aller trop loin? « On ne va jamais assez loin, d’où notre niaisage encore une fois. Ça ne se fait pas au cinéma, ça ne devrait pas se faire au cinéma... Il y a une délinquance là-dedans qui est merveilleuse. »
Réal Bossé
On imagine assez facilement le niveau de niaiseries d’un plateau comme celui-là... « Oui, des niaiseries qui servent dans le travail, c’est ça qui est l’fun. On les place dans le show. C’est de la folie pour crinquer le clown, pour être sûr et certain qu’il est prêt que ça fait : « action! ». C’est un passage obligé, comme un réchauffement. »
« Surtout qu’on se niaise les uns les autres, mais très amicalement. »
« Tout le monde dit qu’on doit avoir du fun sur le plateau... J’ai du fun sur d’autres affaires aussi, mais là j’ai un pouvoir de création, j’ai un droit de parole. La meilleure idée l’emporte sur ce projet-là, peu importe d’où elle vient. »
Avez-vous eu l’impression d’aller trop loin? « Écoute, mon fils va tellement plus loin. Lui c’est un délinquant comme on l’était tous quand on était petits. Quand est-ce qu’on va arriver à ce niveau de conscience-là? On l’a perdu... mais quand on fait ce genre de projet-là, on se rapproche. »
Stéphane Crête
Aviez-vous hâte de reprendre le rôle de Brad? « Pour moi, ça va de soi, je suis toujours prêt. Je sors mon costume du garde-robe. Tant que les gens suivent et ont envie de ça, ça me va... Rendu à Galaxie 12, je n’aurais plus de plaisir à le faire et je me ferais remplacer par... Louis-José Houde, mettons. »
« Brad a été usé par la mission. Il est fatigué, il a hâte. Il est plus souvent peureux, chiâleux... » Il trouve le capitaine pas mal beau...« Les ambiguïtés de Brad sont un peu plus présentes... Il est auto-sexuel, on pourrait dire, il s’aime beaucoup. Il aime tout, au fond. »
Avez-vous eu l’impression d’aller trop loin? « Non, vraiment pas. J’ai toujours peur que ça ne soit pas bien fait. Je suis très content des effets-spéciaux, je pense qu’ils nous amènent vraiment là où il faut aller. Je pense que la pluie de sécheuses du premier film nous ont vraiment prouvé qu’on peut faire n’importe quoi. On m’en parler encore beaucoup, ça a du marquer l’imaginaire. »
Sylvie Moreau
Vous avez l’air d’une belle gang de délinquants... « C’est pas mal délinquant, oui, mais ce n’est pas éparpillé. On s’aime tellement. »
Est-ce que la comédie permet plus de folies que le drame? « En tout cas, ça demeure plus de préparation et plus de technique. Quand je fais d’autres types de films, je travaille mes textes mais je garde une certaine distance. Alors qu’en comédie, c’est le contraire. Il faut apprendre les textes super super bien pour être capable d’intégrer les autres couches, c’est-à-dire comment mon personnage va se comporter et les gags des autres. »
« L’impro ça aide à être prête à tout et à répondre à tout spontanément. »
Qu’est-ce qui vous fait rire? « Ce qui me fait rire, c’est quand je sens que les gens font des choses pour vrai. J’aime la comédie impliquée où il y a de l’invention et de l’imagination. Je n’aime pas du tout l’humour d’humoristes parce que pour moi c’est de l’humour trop organisé. »