Maxime Denommée, Isabelle Blais, Benoît Gouin et Isabelle Miquelon sont les vedettes du premier long-métrage du réalisateur Richard Jutras, intitulé La belle empoisonneuse. Une histoire d'amour aux inspirations tragiques, mais qui finit bien, et qui met en vedette deux des jeunes acteurs les plus en vue ces temps-ci, Maxime Denommée, dans le rôle d'Homère, et Isabelle Blais, dans le rôle de Roxane.
Un jeune libraire de 25 ans décide de donner un sens à sa vie. Il fait la rencontre de Roxane, une jeune fille complexe dont il tombe rapidement amoureux.
Voyez les photos du tapis rouge de la première de Montréal au Cinéma Impérial.
Maxime Denommée
« Mon personnage est un introverti, il a grandi en lisant des tragédies grecques dans son enfance et ça a beaucoup marqué son imaginaire. Il se retrouve à 25 ans encore entrain de lire, et il décide d’avoir sa propre histoire. »
« Il amène ses références tragiques avec lui parce qu’il n’a pas beaucoup d’expérience et qu’il ne sait pas comment sociabiliser. Quand il tombe amoureux, il a les mêmes élans romantiques que ses histoires. »
« Il est très attachant parce qu’il est maladroit. »
Qu’est-ce qui vous a convaincu d’accepter le rôle? « On ne m’a pas convaincu longtemps. Quand on t’appelle pour t’offrir un premier rôle dans un film, tu es assez ouvert habituellement. »
« Je connaissais Richard Jutras parce que j’avais joué dans un de ses courts-métrages. Même si c’est son premier long-métrage, je savais qu’il avait beaucoup d’expérience. »
Est-ce que le personnage vous ressemble? « Il peut me ressembler un peu, mais je ne me pose pas trop ces questions-là. Je le fais toujours comme si c’était moi, comme si c’était à moi que ça arrivait. »
Est-ce que c’est important alors de connaître un peu le background du personnage? « Non, pas tant que ça. Je suis plutôt du style à jouer la situation dans laquelle il se trouve, comment moi je réagirais. C’est sûr que ce n’est pas mes mots à moi, mais avec ces mots-là, comment je réagirais logiquement. Je ne pense pas trop au background du personnage, c’est quelque chose d’abstrait pour moi. C’est quelque chose que le spectateur va percevoir, je n’ai pas nécessairement à me concentrer là-dessus. »
Est-ce important de garder sa concentration entre les prises? « Moi ça me concentre plus de faire des farces et de parler aux autres. Je suis conscient de ce que j’ai alentour de moi, c’est ça ma concentration, plus qu’être dans ma bulle et écouter de la musique. Je parle aux techniciens, j’apprends le vocabulaire du matériel, j’aime ça parce que je suis un manuel, pas un intellectuel. »
Isabelle Blais
Est-ce important de connaître le passé du personnage? « En fait, il y a des réponses qu’il faut trouver des fois pour étoffer les scènes. Juste pour savoir comment l’aborder, il faut imaginer les choses et poser des questions pour s’aider dans le travail. Mais pas tous les détails, je ne veux pas savoir c’est quoi son plat préféré. »
Est-ce qu’il est possible sur le plateau de changer des choses, dans le dialogue par exemple? « Dans ce cas-ci c’était possible parce que Richard le permettait. Il questionnait son texte. C’est vraiment une particularité des premiers longs-métrages, il y a cette envie de travailler, le réalisateur ses acteurs, c’est comme une création au théâtre. On travaille ensemble. Il y a peut-être une ouverture un petit peu plus grande des réalisateurs. »
« C’est vraiment un hasard si je travaille sur des plateaux de premiers longs métrages, ce n’est pas quelque chose que j’ai recherché à tout prix. »
Qui est Roxane? « C’est une fille qui est perdue, elle se cherche vraiment. Comme bien des jeunes de notre époque, il y a un petit côté grands enfants dans la vingtaine qui ne savent pas où aller. Elle un peu là-dedans et elle a fait bien des mauvais choix pour en arriver au moment où elle rencontre Homère. »
« Elle me ressemble peut-être un peu, mais plus jeune. Je pense que Richard voulait peut-être des gens plus jeunes au début, mais en en faisant des grands enfants dans la mi-vingtaine, c’est pire on dirait. À dix-sept, dix-huit ans, évidemment tu te cherches, c’est normal. Mais rendu à 26-27 ans, c’est un peu anormal. C’est là-dessus que j’ai pu ressembler à Roxane quand j’avais dix-sept, dix-huit ans. »
Benoît Gouin
L’acteur, qu’on a pu voir dans Mémoires affectives et dans Québec-Montréal, incarne cette fois-ci le père de Roxane. « C’est quelqu’un qui essaie de faire son chemin dans la vie, avec des moyens qui ne sont pas toujours les meilleurs. Il est animé d’une bonne nature mais les événements font, qu’un moment donné... » Il est très contrôlant. « Il est pris d’un sentiment de grande responsabilité envers sa belle-fille. Je veille au grain d’une façon un petit peu trop paternaliste, et un moment donné ça s’embrouille. »
Était-ce important de connaître ses origines? « Je ne te dirai pas que je me suis fait une biographie exhaustive du personnage, mais fondamentalement, je pars toujours du principe que le personnage, premièrement je l’aime, mais qu’il a aussi des bonnes intentions et qu’il y a des choses dans sa vie où il n’obtient peut-être pas ce qu’il veut.»
« J’aime ça quand on cherche en répétitions, quand on remet en question, et je trouve que Richard c’est quelqu’un qui explore le cas d’une façon très intelligente. Il sait où il s’en va, il est très ouvert et très à l’écoute des doutes que tu vas relever. Mais en même temps, il ne laisse pas trop de place au doute, qui peut devenir un frein dans la création. »
On pourra voir Benoît Gouin prochainement à la télévision dans Nos étés et Casino 2, tandis qu’il sera en vedette dans le film La ligne brisée , aux côtés de Guillaume Lemay-Thivierge et David Boutin en mars prochain.
Isabelle Miquelon
Comment percevez-vous votre personnage? « C’est une femme qui a toujours tout eu jusqu’à cet accident, il y a deux ans. Elle a perdu la vue, mais aussi son sens de l’indépendance, son rapport au travail. Tout à coup, elle est dépendante de son chum, de sa mère... »
« Dans l’histoire qu’on s’est faite, elle est retournée vivre à la maison avec sa mère et sa fille aussi parce qu’elles ont besoin d’aide. »
Qu’est-ce qui était le plus intéressant à jouer chez elle? « Ce qui m’a plu, c’est de visiter le côté d’ombre de ce personnage-là. On me demande souvent de faire des personnages de force, alors je trouvais ça intéressant de jouer quelqu’un avec de la vulnérabilité. »
« Et puis, franchement, je ferais n’importe quoi avec Richard. On retrouve le vrai plaisir de jouer avec lui. »