Le premier long métrage de fiction du réalisateur Frédéric Dumont, qui a entre autres travaillé sur le documentaire Un simple maillon, prendra l'affiche ce vendredi.
Le film raconte l'histoire d'un petit garçon de 12 ans qui vit heureux avec sa famille au Maroc, jusqu'au jour où son père l'appelle dans son bureau pour lui révéler son intention de s'enlever la vie le soir même. À partir de ce moment le petit Louis perd son innocence d'enfant pour devenir le protecteur d'un homme dépressif.
Pourquoi avoir décidé de traiter du suicide dans votre premier long métrage de fiction? « L'histoire était très présente dans ma tête depuis longtemps. Le film est basé sur une histoire personnelle qui m'est arrivée; à 12 ans mon père m'a appelé dans son bureau pour me dire le secret qu'il y a dans le film. »
« Je n'ai pas la volonté de changer le monde avec un film mais c'est toujours agréable lorsque des gens viennent me voir après la projection pour me dire « vous m'avez sauvé la vie, je ne réalisais pas que je faisais du mal aux gens autour de moi, je vais me faire soigner ». »
Vous avez remporté le prix du meilleur film récemment au Festival de Karlovy Vary en République Tchèque, comment cette expérience s'est-elle déroulée ? « Je connaissais un peu le Festival puisque dans le milieu il a une très très bonne réputation. Mon film a remporté trois prix, un pour l'interprétation, un du jury et l'autre pour meilleur film. Pour moi, ça été une expérience unique, de savoir que mon film est aimé par le public et par le milieu, c'est rassurant et très agréable. »
Pourquoi avoir décidé de tourner le film au Maroc? « J'ai personnellement vécu au Maroc pendant six ans et je trouve les décors, les paysages, absolument sublimes. Je trouvais intéressant également de mettre cette famille au fin fond du Maroc pour qu'ils n'aient personne à qui s'accrocher autour d'eux, pas d'amis proches, pas de familles, il n'y a qu'eux. »
Croyez-vous que votre film s'adresse à tout le monde ou visez-vous un public en particulier ? « On a eu plusieurs projections jusqu'à aujourd'hui à Karlovy Vary, à Paris, à Namur, à Bruxelles, à Montréal et j'ai été assez étonné de voir des jeunes dans la salle et les questions pertinentes qu'ils posaient lors du débat à la fin. Je ne crois pas que ce soit un film pour les moins de 15 ans, c'est un film très dur, mais pour les jeunes d'environ 18 ans, c'est accessible. »
Quels sont vos projets futurs ? « J'ai écrit un autre scénario qui est passé à la commission en Belgique. Ça se déroulera dans le Grand Nord et Olivier Gourmet fera de nouveau partie de la distribution. Ce sera encore un film très dur, peut-être même plus dur que le premier, sur la relation père-fils. »