C’est l’Halloween et j’aurais pu faire comme tout le monde et vous parler de mon film d’horreur préféré, du meilleur de tous les temps, bla bla bla, mais franchement, l’Halloween ça m’ennuie pour mourir (haha!), alors j’en profite pour parler de trois films québécois qui ont attiré l’attention au FNC, plus tôt ce mois-ci et qu'il faut absolument se dépêcher d'aller voir, si l'envie vous prend. Voici donc, en quelques lignes seulement (un exercice nécessairement incomplet), des impressions sur La mémoire des anges, À l’ouest de Pluton et Adam's Wall. Ces films sont toujours à l’affiche.
La mémoire des anges
Il faut connaître (un tant soit peu) Luc Bourdon pour bien comprendre tout le travail derrière le colossal La mémoire des anges. On sait alors que ce rigoureux montage n’est jamais fortuit et que chaque détail compte dans cette œuvre – la musique tout particulièrement -, qui assemble brillamment des images d’archives de l’ONF, des photogrammes pris à même les planchers des salles de montage de l’organisme, dont les meilleures années sont bien loin derrière. Des images de Jutra, Brault, Dufaux, Labrecque, Koenig et tant d’autres anonymes. On avait presque oublié la qualité de ces « vieilles » images, mais Bourdon, en les associant ainsi, leur redonne vie et propose un voyage dans le temps fascinant dans les rues d’un Montréal à jamais perdu. C’est du cinéma « fait à la main », qui permettra à chaque cinéphile aigri de revivre par petites étincelles le plaisir des associations de plans qui font la spécificité du septième art. Les émotions sont à saisir et l’auteur, consciencieux, a placé ici et là des fondus au noir permettant de cligner des yeux et de reprendre son souffle devant tant d'histoires naissantes.
À l’ouest de Pluton
Tourné en banlieue de Québec, le film de Myriam Verreault et Henri Bernadet est le fruit de séances d’improvisation avec des adolescents d’une école secondaire qui, pour une fois, sont les protagonistes crédibles de leur histoire. Voilà tout l’intérêt de ce film : le naturel, la véracité des acteurs et des dialogues, souvent drôles, passant sans peine entre le drame et la comédie, le drôle et le tragique. Le film a un très bon rythme et les jeunes comédiens, inégaux tout de même, s’acquittent bien de leur tâche. Visuellement pourtant, et ce malgré le grand courage des réalisateurs, le film s’avère beaucoup moins inspiré que ses héros; cette esthétique « documentaire » n’a plus grand-chose à proposer au cinéma si ce n’est que de permettre de raconter des histoires qui autrement ne quitteraient pas le papier. C’est déjà ça, direz-vous, car on peut maintenant s’attendrir devant le destin pas toujours rose de ces adolescents.
Adam's Wall
Réalisé par Michael Mackenzie, le film aborde sans grande originalité une histoire d'amour anecdotique, si ce n'était de ce que le garçon est juif et la fille libanaise. Quand il ne se concentre pas sur ses aspects, le film est mignon et bien réalisé. Mais en mêlant à cette histoire d'amour une mère qu'on ne verra jamais et un lourd secret, le film s'égare et perd toute fraîcheur. Le ton féerique intermittent ne convainc jamais, les jeunes comédiens sont compétents mais ne parviennent pas à sauver de la dérive le long métrage, qui réduit au plus petit dénominateur commun un message de paix et d'amour entre les peuples peu inspirant et surtout assez convenu. Dommage, mais des histoires d'amour comme celles-là n'ont rien de bien important à apporter au cinéma.