Mascarade

L'auteur n'est guère plus tendre envers son alter ego, un viveur lâche incarné mollement par Pierre Niney. Reste le pas de deux intense entre la belle arnaqueuse (vénéneuse Marine Vacht) et sa naïve proie, défendue par un François Cluzet en terrain connu.

[...] les nombreux comédiens qui défilent jouent le jeu avec aplomb et contribue au bonheur inégal de cette frauduleuse arnaque sur des gens louches où les relations humaines et amoureuses ne sont que le fruit d'une tromperie diverse parmi tant d'autres.

Reste le bonheur de voir de bons acteurs se prêter au jeu. Isabelle Adjani prend visiblement plaisir à se glisser dans la peau d'une vedette capricieuse et François Cluzet excelle dans ce genre de personnage un peu paumé. Pierre Niney, l'un des jeunes acteurs les plus sollicités du cinéma français, est égal à lui-même (c'est-à-dire très bon) et Marine Vacth, pour la première fois dans ce registre, fait ici flèche de tout bois.

Dans cet océan d'ennui (2h14 !), les hommes sont tous des « porcs », des « enculés », volages et violents. « Mascarade » nous gratifie par ailleurs de séquences d'une vulgarité inouïe.

Le syndicat d'initiative risque d'être catastrophé. Le cinéma français, lui, se frotte les mains. Et un auteur, un ! Ça faisait longtemps.

Un suspense malin autour d'excellents interprètes.

Nicolas Bedos rumine son nihilisme à deux balles et tourne en ridicule ses acteurs, sur fond d'arnaques sur la Côte d'Azur.

D'abord projet de livre abandonné parce que son auteur se perdait, de son propre aveu, «dans les digressions »,Mascarade transformé en scénario pâtit de sa richesse narrative, même s'il parvient à ne pas perdre ses spectateurs en route.

Tout est trop. Aucun espoir pour l'espèce humaine dans cette comédie acerbe, lointaine cousine de la Palme d'or Sans filtre, avec en filigrane une inattendue guerre des sexes et des générations. On se surprend pourtant à suivre avec fascination les errements frénétiques d'un couple de survivants manipulateurs mais perdus pour l'humanité.

Après le flamboyant La Belle époque, Nicolas Bedos s'égare dans un conte baroque dont l'intérêt se butte à des personnages caricaturaux et une intrigue cousue de fil blanc.

Malgré ses longueurs, ce film au casting de stars compte quelques atouts.

Coups bas, mensonges, et grosses ficelles mènent le bal dans le quatrième long métrage de Nicolas Bedos, aussi pathétique que son microcosme bling-bling.