Le Vénérable W.

Devant la force et l'originalité d'un tel sujet, difficile de reprocher à Schroeder le caractère pédagogique de sa démonstration et la facture plutôt conventionnelle de sa mise en scène.

Avec ce dernier volet de sa trilogie, Schroeder dresse un portrait nuancé d'un monstre manipulateur et terrifiant. C'est une ?uvre admirable qui nous force à réfléchir sur l'humain, le racisme, les croyances et le bien-fondé de la religion dans le monde actuel.

Le dernier acte, où Schroeder présente les images de destruction découlant des propos incendiaires du moine, montre jusqu'où peut s'enfoncer la folie des hommes. C'est terrifiant.

L'auteur suit habituellement un fil rouge qui saigne seul, qui ne pointe pas du doigt et s'attarde de façon déroutante sur la part humaine des monstres ; le frisson de révolte n'en est que plus fort.

Et cette dissection est si précise, si argumentée, qu?elle prend une portée universelle.

Ce qui est beau dans la démarche de Barbet Schroeder, c'est sa volonté de refuser la haine qu'il sentait en lui-même.

Barbet Schroeder signe un documentaire sidérant sur une secte bouddhiste qui chasse les musulmans de Birmanie.