Le Petit Prince

Ce n’est plus une mise en abyme, c'est une dégringolade dans le précipice

Mark Osborne réalise une plate et laide adaptation du best-seller de Saint-Exupéry.

Le réalisateur de Kung Fu Panda hésite entre adaptation et variations sur l'ouvrage de Saint-Exupéry au risque de dérouter les spectateurs de tous âges.

La première adaptation animée du livre de Saint-Exupéry en long-métrage s'éloigne, à l'exception de très beaux moments, beaucoup trop de l'oeuvre originale.

Pour illustrer en accéléré le récit original, le réalisateur utilise avec bonheur le procédé du « stop-motion », produisant une animation audacieuse et texturée. C'est également durant ces séquences, ou plus largement jusqu'à l'hospitalisation de l'aviateur, que le film éblouit par son mélange de ludisme et de profondeur.

Les enfants n'y verront que du feu et passeront probablement un bon moment, découvrant au passage un personnage important de la littérature jeunesse. Par contre, les adultes entreront sans doute dans cet univers avec un certain sentiment de répulsion et comprendront rapidement que le coeur n'y est pas.

Alors oui, c'est joli. Oui, l'animation est bien faite. Oui, les enfants qui ne connaissent ni le roman, ni le livre audio (la version narrée par Gérard Philipe) apprécieront sans nul doute. Les autres (dont je fais partie)? Ils regretteront les deux.

Si l'on peut regretter un dernier acte en demi-teinte et une propension à tomber trop souvent dans un pathos agaçant, cette nouvelle adaptation du Petit Prince est tout de même une jolie réussite.

Le Petit Prince est donc un film qui fait du bien. Une œuvre d'animation rafraîchissante rendant hommage de manière spectaculaire à l'œuvre déjà établie de Saint-Exupéry. Sans tenter de recopier l'intrigue originale, l'équipe du film a plutôt considéré l'utiliser et se l'approprier, ce qui est une sage décision.