5ème Set

Sans atteindre l'intensité et la maîtrise technique de la séquence de l'affrontement final dans le Borg McEnroe de Janus Metz, les dernières scènes de ce 5ème set ménagent un suspense de fort bonne tenue, d'autant plus crédible et senti que le réalisateur et son équipe ont eu le rare privilège de tourner sur le site de Rolland-Garros.

Alex Lutz confirme ici, si besoin après Guy, son talent de transformation et d'investissement total dans le projet. Le scénario du réalisateur élargit les cercles de relations entre famille, anciens joueurs, commanditaires et public jeune ou plus âgé.

Un film original avec Alex Lutz dans l'un des meilleurs rôles de sa carrière.

Alors, même si ce 5e Set souffre de quelques défauts (dont le personnage de la mère et ex-entraîneuse du héros, jouée par Kristin Scott Thomas), le match tient en haleine et malmène, jusqu'au bout, les muscles des joueurs et les nerfs des spectateurs.

Peinture crédible du quotidien d'un joueur ordinaire, le film peine à transcender son aspect documentaire (malgré Kristin Scott Thomas en mère castratrice).

Après Paris-Willouby au succès mitigé, Quentin Reynaud réussit un film explosif et rythmé qui devrait lui permettre de figurer dans la liste des réalisateurs prometteurs.

Outre cette trame originale, le film doit beaucoup à l'interprétation d'Alex Lutz, poignant en tennisman prisonnier de son rêve de gloire.

L'insaisissable Alex Lutz monte au filet dans « 5ème set », où il est une fois de plus étonnant.

Porté par la prestation bluffante de l'acteur césarisé, le long-métrage est l'un des rares exemples de film réussissant à capter fidèlement les caractéristiques extra-sportives du tennis.

Mise en scène nerveuse et montage tranchant : le réalisateur, sans réinventer toutefois le genre, remporte la partie avec ce film à la tension rageuse. Où excellent Alex Lutz et Ana Girardot, formidables de doutes.