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L'effrontée.
En sortant de « Scrapper » on se dit que ce charmant petit long-métrage développe beaucoup d’accointances avec le premier film d’une autre Charlotte. Britannique elle aussi. En effet, le premier travail de Charlotte Regan fait penser à celui de Charlotte Riley, « Aftersun », qui dépeignait également la relation entre une petite fille et son jeune père. Mais ici on est davantage dans un courant plus social, lointain cousin des Loach et Cie, que dans le côté plus atmosphérique et contemplatif du film acclamé de Wells l’an passé. Plus anodin mais tout aussi mignon, le film est en revanche tout aussi juste concernant la relation de ses deux protagonistes, dans une veine touchante et réaliste.
Passée par Sundance, cette chronique plus douce et tendre que dramatique, nous conquiert durant quatre-vingt minutes top chrono. Il n’en aurait d’ailleurs pas fallu plus tant le récit est plutôt adroitement concis et resserré mais ne raconte au final pas grand-chose outre ces deux solitudes qui vont tenter de s’apprivoiser. La jeune Lola Campbell s’ajoute à la très longue liste des enfants comédiens qui nous scotchent par la puissance et la justesse de leur jeu. On ne va pas citer d’exemples tant ils sont désormais nombreux à marquer le cinéma par leur jeu naturel et solaire. Avec le tout aussi prometteur mais plus connu Harris Dickinson (le jeune influenceur de la Palme d’or de l’an passé « Sans filtre »), ils forment un duo totalement convaincant dont les rapports amusent au début avec malice puis finissent par nous toucher en plein cœur.
La mise en scène de Charlotte Regan pour son « Scrapper » est assez sommaire mais elle se pare de quelques coquetteries rigolotes comme ces inserts face caméra où des quidams du quartier donnent leur avis sur le comportement de la petite fille. La jeune cinéaste s’amuse aussi des couleurs vives des maisons du quartier qui tranchent avec la tristesse de ces zones pauvres. Le film regorge de petites séquences amusantes dues aux méfaits de Georgie et à son bagout assorti de débrouillardise. On note tout de même que le fait de voir une gamine d’à peine douze ans vivre et se gérer toute seule semble quelque peu improbable. Une première œuvre donc plutôt sympathique et gentille dont la justesse de regard sur l’enfance et la paternité ainsi que la tendresse nous touche mais qui ne marquera pas non plus les mémoires avec son côté minuscule et insignifiant.
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