Blague de robots.
Encore un film de plateforme avec un postulat intéressant voire passionnant - si on l’avait creusé -et qui se retrouve traité par-dessus la jambe, comme bradé et gâché. Un sujet qui se révèle être en plus, si ce n’est avant-gardiste, en tout cas complètement contemporain et dans l’air du temps : celui des intelligences artificielles et des robots. Mais le bien nommé « Robots » ne jouera pas du tout la carte de la réflexion ou de l’œuvre pointue sur le sujet puisqu’on est dans une comédie romantique. Vous me direz, l’un n’empêche pas l’autre. Cependant, hormis sa prémisse qui plante le contexte de manière amusante et intéressante, on restera toujours à la surface du sujet et dans la gaudriole, prouvant que le postulat n’était qu’un nouveau prétexte à un produit de consommation rapide.
Au début, on voit donc les Etats-Unis dans quelques années où les migrants et les travailleurs étrangers ont été expulsés du pays, lequel a construit un énorme mur avec le Mexique (toute allusion n’est pas fortuite). A la place pour faire les tâches ingrates dévolues habituellement à cette catégorie de la population, on trouve des robots humanoïdes. Mais certains utilisent des machines sosies d’eux-mêmes, plus perfectionnées, de manière clandestine pour les tâches ingrates. L’entame est donc plutôt sympa mais elle est expédiée en cinq minutes et il ne faudra pas s’attendre à voir quelque chose de plus développé au niveau politique, social ou même philosophique. Non, « Robots » devient ensuite une simple comédie avec deux personnages opposés au départ qui vont tomber amoureux grâce à leurs doubles robots. Le film se suit sans déplaisir mais tout cela ne vole pas bien haut.
Le décor du désert californien et de la région de Palm Springs est dépaysant mais l’alchimie entre les deux acteurs principaux ne saute pas aux yeux et leurs personnages ne sont guère plus approfondis que deux ou trois traits de caractère. Et niveau humour ce n’est jamais bien original ou de qualité. On a davantage le droit à des gags qu’on voit venir à des kilomètres ou des séquences qui seraient même presque gênantes comme celle avec le robot poupée gonflable obsédé... Lourd et grivois mais pas drôle du tout. En plus et bien sûr on sait déjà comment tout cela va finir et une fois que c’est le cas, si on a ri ou souri une ou deux fois c’est déjà beau! Tout juste regardable mais totalement insignifiant malgré la promesse d'un sujet aux multiples possibilités gaspillées.
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