Revanche

L'approche intimiste et très convaincante dynamite un à un les aspects les plus conventionnels de cette intrigue aux accents policiers, pour nous plonger dans un univers d'éclopés prisonniers de leurs tourments.

Évoquant brillamment l'opposition entre les bas-fonds de Vienne et la beauté tranquille de sa périphérie, Götz Spielmann compose sans se presser un tableau sombre, tendre et naturaliste de la société autrichienne.

La vengeance est un thème récurent, surtout en ce début de 2010 avec des récits qui vont de l'indigeste (Edge of Darkness) au potable (The Lovely Bones) en passant par le très intéressant (Les sept jours du Talion). Rien n'a pourtant préparé le spectateur à un essai aussi maîtrisé et ravageur que celui de Götz Spielmann. Grâce à une mise en scène précise et méticuleuse, le cinéaste de Antares dépasse largement l'éphémère pour toucher à l'essence de la psyché humaine.

Fort d'une mise en scène donnant la part belle aux acteurs, Revanche s'avère une troublante réflexion sur la vengeance et les revers du destin où le réalisateur autrichien allie le réalisme d'un Mike Leigh à la cruauté d'un Ulrich Seidl.