Jappeloup l'étoffe d'un champion

Raconté avec un certain sens épique, il pèche aussi par excès stylistiques un peu manipulateurs (ralentis, musique mielleuse).

Pour mener à bien ce récit, Christian Duguay a choisi une forme classique. Très habile technicien, il ne ménage aucun effet pour produire l'effet escompté, tant du côté sportif qu'humain. La manière, ici, est essentiellement hollywoodienne sur le plan narrati.

Jappeloup est donc un film grand public certes mineur et gâché par une trop grande envie d'émouvoir un peu artificiellement, mais il faut bien avouer que l'ensemble est rondement mené et ne manque pas d'une certaine efficacité!

Le récit est dynamique, le personnage principal est attachant et humain, et les effets spéciaux sont époustouflants. Bref, c'est un film sportif à voir, et ce, même si vous n'aimez pas forcément le monde de l'équitation.

Je ne peux que vous conseiller Jappeloup au grand écran en raison des scènes de compétition et des superbes plans de la campagne française. Le long métrage est parfait pour une sortie familiale, truffé de bons sentiments sans tomber dans la guimauve américaine, et vous fera oublier les affres de la rentrée.

On pouvait craindre un effet Petits Mouchoirs, larmoyant, dans le scénario signé Guillaume Canet sur la success story du cavalier Pierre Durand et de Jappeloup. Mais le film, au contraire, est d'un classicisme à l'ancienne, élégant et soigné, et n'épargne pas son champion (Canet), buté et manquant de confiance en lui.

Surtout, Jappeloup est un film qui célèbre, sans en gommer les aspérités, la ténacité et le désir. Beau parcours, vraiment.

Depuis combien de temps le cinéma français ne nous avait-il pas offert un spectacle aussi noble et exaltant ?