Jouer dans un nouvel opus des Contes pour tous, ça ne change pas le monde. Sauf que Oscar Desgagnés (Max), 13 ans, Joey Bélanger (Charles), 12 ans, et Emma Bao Linh Tourné (Alice), 13 ans, connaissent parfaitement bien l'importance de la franchise de films pour enfants pour le cinéma québécois. Ils savent à quel point Coco ferme, dont ils tiennent les trois rôles principaux, est une oeuvre attendue. Et ce, même s'ils étaient encore presque aux couches lorsque le dernier titre des Contes pour tous, La gang des hors-la-loi, a pris l'affiche, en 2014.
' J'étais honoré qu'on me choisisse », avance Oscar Desgagnés, en entrevue avec Cinoche. « Ça vaut tellement pour la culture québécoise, les Contes pour tous! Au Québec, ç'a inspiré des générations. Depuis que je suis tout petit, je suis un gros fan de La guerre des tuques, Bach et Bottine, La grenouille et la baleine. Et, pour Coco ferme, j'ai regardé Tirelire, combines et compagnie. »
Même son de cloche chez Joey et Emma, qui connaissent eux aussi depuis longtemps les répliques célèbres des plus grands classiques des Contes pour tous. En apprenant de la bouche de leurs parents qu'ils avaient obtenu les rôles qu'ils convoitaient, Joey s'est mis à pleurer, alors qu'Emma s'est mise à courir partout dans la maison en hurlant sa joie.
Brasser des affaires
Dans Coco ferme, dont la trame s'inspire un peu de celle de Tirelire, combines et compagnie, Max, 12 ans, a déjà la fibre entrepreneuriale et voue un culte à Joseph-Armand Bombardier. En déménageant à la campagne avec son papa, Éric (Simon Lacroix), peu habile avec les chiffres, Max, déçu, est convaincu qu'il ne pourra plus brasser de business à son goût. Mais la découverte de poules dans la grange abandonnée de son cousin Charles, qui connaît bien les animaux et l'agriculture, rallumera sa flamme pour les affaires.
Aidé de Raymond, alias Tite-Bière (Benoît Brière), un ancien homme prospère désillusionné, et d'une copine youtubeuse, Alice, Max s'investira dans la mise sur pied d'une ferme de 500 poules pondeuses... avec tous les soubresauts que son projet comportera! Financement, travail physique, compétition, paperasse administrative : Max et ses acolytes en verront de toutes les couleurs!
« Max est un petit gars créatif qui cherche tout le temps des nouvelles idées de business. Il voit des opportunités partout. Il y aura une amélioration du personnage au fil du film. Au début, il dit qu'il ne veut pas d'aide, et il veut tout faire seul. Avec le temps, il apprend à demander de l'aide. Parce que Coco ferme est son plus gros projet et sa plus grosse réussite. C'est ce qui est beau du personnage, son amélioration », dépeint Oscar Desgagnés.
« C'est inspirant et valorisant. Ça montre un garçon qui a de l'ambition. Beaucoup de jeunes vont pouvoir s'identifier à Max », pense pour sa part Emma Bao Linh Tourné, qui qualifie son Alice d'« énergique et dynamique ».
Joey Bélanger, lui, explique que son alter ego Charles a de la difficulté à l'école et est un peu sous-estimé par son père (incarné par Louis-Philippe Dandenault). « C'est justement ce qui fait que Charles va s'encourager à se pratiquer et à devenir un pro des mathématiques! '
Gestion de... poules!
Le tournage de Coco ferme a eu lieu l'été dernier, en Estrie, en compagnie de... 300 poules. Devoir composer avec la présence des volatiles, les respecter et les manipuler fut une expérience très particulière pour l'équipe. Mais semble-t-il que les collègues à plumes ont très bien collaboré, aux dires de la production.
« C'est de la gestion animalière », remarque Emma. « On était parfois déconcentrés par les poules. Ou alors, les poules n'étaient pas raccord! (rires) C'est vrai que c'est beaucoup de job, travailler avec des animaux... et des enfants aussi! (rires) Mais il n'y a pas eu d'incident. Tout le monde voyait à ce que ce soit bien géré. »
« J'ai appris à les comprendre et à les connaître », renchérit Oscar. « Comment les tenir, les pousser... Honnêtement, ça m'a aidé. Si, un jour, j'habite à la campagne, je vais être sensibilisé à ça. »
Nos trois jeunes complices ont également développé une merveilleuse connivence entre eux, et ce, dès les auditions pour Coco ferme. Désireux de tester la chimie entre leurs trois potentielles petites vedettes, le réalisateur Sébastien Gagné et le scénariste et producteur Dominic James avaient réuni dans une pièce quelques candidats et candidates qui aspiraient à obtenir les rôles de Max, Charles et Alice, simplement pour les faire jouer entre eux, au babyfoot et à UNO, par exemple. Rapidement, l'amitié qui se dessinait entre Oscar, Joey et Emma s'est avérée évidente.
« Ça se voyait, que ça respirait le bonheur et l'amitié! », image Emma. « Ce sont devenus des amis vraiment proches », relance Oscar.
Qu'ont envie de dire Oscar Desgagnés, Joey Bélanger et Emma Bao Linh Tourné aux amis de leur âge pour les convaincre d'aller voir Coco ferme en salle, et non d'attendre de le visionner à la maison sur une plateforme d'écoute?
« T'es obligé! », lance Oscar. « C'est sûr que ça va leur plaire.Tout le monde va aimer ça! C'est vraiment un film pour tous, et c'est un bon moyen d'aborder des sujets peut-être un peu plus durs, comme l'alcool, la pauvreté et le deuil. »
« C'est un film différent, que je trouve bon pour passer le message de la morale de l'histoire, qui dit qu'il faut faire les choses parce qu'on aime ça, et non pour l'argent », ajoute Joey.
Un grand privilège
Il n'y a pas que pour les préadolescents que le sceau des Contes pour tous revêt un caractère spécial. Même pour un acteur chevronné de la trempe de Benoît Brière, participer à Coco ferme était un immense honneur.
« C'est enivrant. Je me considère excessivement privilégié. C'est un cadeau du ciel inouï, pour lequel je me suis battu! », exprime le comédien de 57 ans, qui avait plusieurs bonnes raisons d'aspirer à jouer dans cette nouvelle édition des Contes pour tous. Notamment son admiration sans bornes pour son mentor André Melançon, qui en a jadis réalisé plusieurs volets (dont l'immortelle Guerre des tuques) et le soutien qu'il souhaitait apporter au producteur Dominic James, qu'il estime « culotté » d'avoir osé s'approprier les Contes pour tous et les remettre sur les rails.
« Et j'ai tellement aimé le scénario! J'ai même rencontré le vrai Raymond, Tite-Bière, qui existe pour vrai. C'était un personnage extraordinaire, dans un très beau film. Si on oublie l'appellation "film pour la famille", une bonne histoire, c'est une bonne histoire », détaille un Benoît Brière débordant d'enthousiasme.
Le film Coco ferme prend l'affiche au cinéma ce vendredi, 24 février.