Vendredi dernier, la Ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine Christine St-Pierre annonçait que Québec, avec l'aide de la SODEC et de la Ville de Montréal, investirait plus de 7 millions $ pour que le Cinéma Parallèle fasse non seulement l'acquisition des trois salles de l'Ex-Centris mais que celles-ci seraient complètement rénovées avec un équipement à la fine pointe de la technologie.
Dans la section Argent du site Canoe.ca, Vincent Guzzo, vice-président des cinémas Guzzo, s'insurge face à cette décision. « Les fonctionnaires haut placés font des cadeaux à leurs amis du Plateau en octroyant ce montant », révèle-t-il. « C'est drôlement prétentieux de croire que le cinéma québécois va vivre grâce à ces trois salles. C'est la vieille mentalité de croire que seulement les intellos du Plateau peuvent apprécier le cinéma québécois. »
Il n'est pas le seul à s'attaquer à cette décision du gouvernement. Raffaele Papalia, président des cinémas Ciné Entreprise ajoute : « Il y a plus de 110 salles et 300 écrans de cinéma exploités par des indépendants au Québec, et on ne reçoit que 2,4 M$ du gouvernement. Le cinéma Parallèle veut rénover les trois écrans de l'Ex-Centris, et on lui donne 7 M$. »
Même son de cloche pour Mario Fortin, PDG du cinéma Beaubien, qui crie même à la concurrence déloyale. « Je suis abasourdi par l'ampleur de ce cadeau démesuré. Nous ne nous opposons pas à une aide gouvernementale pour les cinémas indépendants de Montréal. Nous voulons seulement être traités équitablement. J'ai contracté des dettes pour investir dans mon entreprise, eux reçoivent des subventions. Ça va nous fragiliser. »
Notons que l'investissement du gouvernement provincial s'élève à 1 million $ réparti sur cinq ans. La SODEC prêtera 2 millions $ au projet, alors que la contribution de la Ville de Montréal s'élève à 2,75 millions $. La Fondation Daniel Langlois subventionnera l'achat à la hauteur de 1 millions $.