Les artisans québécois du doublage du film Horton entend un qui!, de la 20th Century Fox, étaient au travail la semaine dernière dans les studios de Cinélume afin de finaliser la chanson finale du film, qui sera interprétée par les deux doubleurs principaux, Joël Legendre, qui est la voix de Steve Carell, et Guillaume Lemay-Thivierge, qui est celle de Jim Carrey.
Horton l'éléphant entend un beau jour un appel au secours venant d'une minuscule poussière flottant dans les airs. Convaincu de la présence de vie sur cette poussière, il décide de venir en aide à ses habitants.
Le film est attendu au Québec le 14 mars.
Joël Legendre
« Je fais le maire de Quiville, qui est convaincu qu’il habite dans une ville tout à fait fonctionnelle. Il n’a pas beaucoup confiance en lui, ses conseillers autour de lui sont très rébarbatifs, ils ne sont pas gentils avec lui. Dans cette ville là, ils sont maires de pères en fils. »
Pourquoi croyez-vous qu’on vous a choisi? « Je ne sais pas. Ils cherchaient des personnalités, des gens connus du public. Quand j’ai auditionné, je me sentais vraiment en confiance, je fais du doublage depuis quinze ans et je me sentais bien dans cet élément-là. »
« Steve Carell, qui fait le rôle en anglais, et moi, je trouve qu’on a quelque chose dans les inflexions de voix, on a des similitudes. Il est capable d’aller dans ses aigus, et quand j’ai entendu la voix je trouvais que ça collait bien. »
« Il y a beaucoup de belles réflexions dans le film. D’abord, de faire attention à la nature, que même un simple grain de poussière il y a toute une vie à l’intérieur. Les enfants qui vont aller voir le film, j’ai l’impression qu’ils vont faire attention après. »
« Pas vraiment. Ils ont gardé l’idée générale, et tout le reste est fait très « bande-dessinée » C’est vraiment les personnages, à vrai dire, qui apportent de la couleur au film. Mais l’idée du Dr. Seuss, ça, c’est resté. »
Après quinze ans, y a-t-il encore de la nouveauté à venir faire du doublage? « Certainement, il y a toujours des défis, toujours le même bonheur à en faire. C’est quelque chose dont je rêvais quand j’étais tout petit. Je fermais le téléviseur et je faisais moi-même des voix, alors aujourd’hui de gagner ma vie en faisant ça, ça me fait extrêmement plaisir. C’est toujours l’enfant qui vient faire du doublage. »
Animateur d’une éventuelle nouvelle saisons d’Occupation double, metteur en scène pour le spectacle de Nathalie Simard, directeur de plateau de deux séries animées doublées au Québec, acteur dans sept, animateur à la radio la fin de semaine, Joël Legendre sera bien occupé dans les prochaines semaines.
Guillaume Lemay-Thivierge
C’est votre première expérience de doublage? « J’ai pris mon cours de doublage avec Alain Zouvi pour avoir une bonne base. Je n’avais jamais fait de doublage, mais c’est un rêve que je caresse depuis très longtemps de doubler un dessin animé. Et là, ce n’est pas n’importe quel dessin animé, c’est avec Jim Carrey. »
Qui est votre personnage? « C’est un éléphant qui est dans la jungle qui voit passer un petit grain de poussière et qui se dit : « et si il y avait de la vie dans le grain de poussière? ». Et il va essayer de le protéger, les gens vont penser qu’il est fou. Il va arriver toutes sortes d’affaires il va se sauver, il va se battre, il va tomber... »
« Il y a beaucoup, beaucoup d’effets de voix à donner pour ce personnage-là. En plus, avec Jim Carrey, ce qu’ils font dans la version originale, c’est qu’ils enregistrent la voix avant de faire la bouche, alors lui n’a pas besoin de suivre les lèvres, mais moi oui! »
« Ce qui nous simplifie beaucoup la vie, c’est qu’on ne fait jamais plus que trente secondes à la fois. Ça se peut qu’il parle beaucoup, mais tu en as seulement pour trente secondes. Il faut suivre ce que l’acteur a fait parce que lui a probablement été dirigé de la bonne façon. Tu ne refais jamais autre chose. »
« Ce que tu peux faire c’est améliorer par rapport au français. C’est-à-dire de marquer aux bons endroits pour que ce soit plus drôle. Mais on garde l’intention. »
Est-ce que le film est doublé en québécois? « Non, c’est en français international. J’avais déjà passé une audition pour doubler un film en « québécois » et j’avais beaucoup de difficulté, mon oreille n’est pas habituée à entendre les dessins animés en québécois. »
Est-ce que les gens risquent de vous reconnaître? « Je pense qu’il vont me reconnaître, mais j’espère juste qu’ils vont embarquer. J’ai une voix particulière qui est facilement reconnaissable, j’espère que ça va bien passer. Mais c’est un dessin animé alors ça me donne plus de chance que si je faisais une vraie personne, un humain. »
Le film est parfait pour les enfants? « Il y a des bons messages mais ce n’est pas moralisateur, on ne joue pas à l’école. Il y a aussi des clins-d’œil pour les adultes. Un moment donné je fais un politicien, et je me suis amusé à prendre un peu la voix de René Lévesque. Il y a peut-être quelques adultes qui vont remarquer. Mais c’est un film que les enfants vont adorer. »